Après la réflexion, (enfin) l’action. Près de quatre mois après la remise du rapport de Jacky Le Menn sur l’attractivité de l’exercice médical à l’hôpital public, Marisol Touraine a présenté, lundi 2 novembre, un plan d’action. Pour la ministre, ces 12 engagements doivent permettre de répondre « au défi démographique » : 30 % de praticiens hospitaliers devraient partir à la retraite ces cinq prochaines années et les jeunes « se sentent aujourd’hui peu incités à s’engager dans le public ».
Ces 12 douze engagements obéissent à trois objectifs. Le premier entend « favoriser l’engagement dans la carrière médicale hospitalière ». L’accompagnement des jeunes praticiens dans leur orientation professionnelle, l’alignement des droits sociaux des contractuels sur ceux des titulaires et la création d’une prime d’engagement « pour encourager 3 000 praticiens à exercer d’ici 2018, dans les hôpitaux qui manquent de professionnels médicaux » en sont les principales actions.
Le deuxième objectif s’attache à « fidéliser les professionnels qui exercent à l’hôpital et favoriser leur implication dans les projets médicaux de territoire ». En ce sens, une nouvelle prime est créée : dite d’ « exercice territorial », elle doit encourager l’exercice sur plusieurs sites. Par ailleurs, les praticiens seront incités à travailler en équipe autour de projets médicaux partagés.
« Renforcer l’animation des équipes et améliorer les conditions de travail à l’hôpital » est le troisième axe du plan de Marisol Touraine.
Le plan chiffré à « 250 millions d’euros », selon la ministre, doit se déployer d’ici à 2019, mais certaines de ses dispositions seront mises en œuvre « dès le début de l’année 2016 ». Son financement sera assuré par « la réduction des dépenses d’intérim » prévues dans la loi de santé, quelques « dizaines de millions d’euros resteront à financer par les hôpitaux », a ajouté Marisol Touraine.
Insistant sur la « large concertation engagée avec les acteurs hospitaliers » qui a permis d’aboutir à ce plan d’action, la ministre précise qu’il s’inscrit dans « la dynamique impulsée pour l’hôpital par le projet de loi de modernisation de notre système de santé » et accompagnera « notamment la création des groupements hospitaliers de territoires (GHT) ».
Sans attendre, « les jeunes médecins se félicitent d’un ensemble cohérent de mesures attendues et nécessaires ». Dans un communiqué commun, les syndicats d’étudiants (ANEMF) et d’internes en médecine (Isnar-IMG et Isni), ainsi que les représentants des chefs de clinique (Isncca) indiquent que « ces mesures, attendues, sont conformes aux demandes exprimées par notre génération ». Ils resteront toutefois « vigilants quant au respect des engagements annoncés par la Ministre lors de la période de négociation qui va s’ouvrir ».
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature