Le glaucome touche 66 millions de personnes dans le monde dont 800 000 en France. Sa prévalence est plus élevée après 75 ans, de 4 à 7 % à cet âge pour moins de 1 % à 40 ans. Bien qu'en France on ne dispose pas de données épidémiologiques précises, on estime à environ 10 000 le nombre de nouveaux cas diagnostiqués chaque année avant 40 ans et à environ 13 000 chez les plus de 75 ans. Cette prévalence et cette incidence font du glaucome la deuxième maladie cécitante dans le monde.
Des facteurs de risque multiples
Il existe de multiples facteurs de risque tels que les antécédents familiaux, le diabète, l'hypertension artérielle ou l'athérosclérose. Mais le principal facteur de risque du glaucome à angle ouvert (GAO) reste l'hypertension oculaire. Cependant, seul un tiers des personnes ayant une pression intraoculaire élevée, supérieure à 21 mmHg développeront un glaucome. Et inversement, environ un tiers des glaucomateux ne présentent pas d'hyperpression intraoculaire.
Le dépistage du GAO ne peut donc pas se limiter à la seule mesure de la pression intraoculaire. Il faut y ajouter l'examen de la papille et l'examen du champ visuel. Plusieurs études ont montré que le dépistage du GAO reste très insuffisant, même dans les pays industrialisés : au moins la moitié des patients ne sont pas diagnostiqués. Ainsi, afin d'améliorer le dépistage, une partie de la recherche sur le glaucome se concentre aujourd'hui sur les méthodes de diagnostic, en particulier sur de nouveaux appareils pour l'examen de la papille et pour la réalisation de champs visuels automatisés.
Les ophtalmologistes français mis à contribution
Pour contribuer à une meilleure connaissance épidémiologique en France, le Comité de lutte contre le glaucome entreprend, avec le soutien des Laboratoires Pharmacia (groupe Pfizer), une étude originale, l'étude EFGH1J. Elle a pour objectif de déterminer quel est, en France, le nombre de glaucomes et d'hypertonies oculaires (HTO) diagnostiqués, traités ou non.
Elle consistera en la réalisation d'un recueil de données pendant une journée, le mardi 25 novembre 2003, auprès de l'ensemble des ophtalmologistes français qui rempliront une fiche simple pour chaque patient suivi ou traité pour glaucome ou HTO, consultant ce jour là.
Les résultats de l'étude EFGH1J devraient compléter, à grande échelle, les résultats fournis par deux autres études prévues en 2004 :
- une étude rétrospective permettant d'évaluer le nombre de patients ayant un glaucome ou une hypertonie intraoculaire, réalisée à partir de données disponibles sur les prescriptions et consommations de médicaments spécifiques ;
- une étude prospective pharmaco-épidémiologique, dont l'objectif est de déterminer les caractéristiques des patients et les attitudes thérapeutiques d'un échantillon de praticiens représentatifs de la population nationale des ophtalmologistes français.
Deux grands essais internationaux ont démontré, d'une part, que traiter précocement l'HTO réduit la fréquence de survenue du glaucome à angle ouvert et, d'autre part, que le traitement précoce du glaucome à angle ouvert ralentit sa progression.
Conférence de presse avec la praticipation du Pr Jean Renard (Paris), du Pr Alain Bron (Dijon) et du Pr Philippe Denis (Lyon).
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