La société de test génétique « 23andme » a décidé de suspendre l’interprétation des données génétiques liées à la santé, afin de répondre à la demande de la Food and Drug Administration (FDA).
La start-up, basée dans la Silicon Valley, continuera toutefois de vendre son kit de test génétique directement aux consommateurs (pour la modique somme de 99 dollars) et ceux-ci pourront toujours recevoir l’information sur leurs origines ancestrales ainsi que leurs données génétiques brutes sans interprétation.
Changement de stratégie
Cette décision répond à une lettre d’avertissement de la FDA qui ordonnait à la compagnie de « cesser immédiatement la commercialisation de son kit de test salivaire et de son service de génomique personnalisé », tant qu’elle n’aurait pas obtenu l’autorisation réglementaire pour la mise sur le marché de ce dispositif médical.
Sur le site Internet, le test est maintenant vendu pour « découvrir ses origines ancestrales », alors qu’il était promu jusqu’à récemment pour « mieux prendre en charge sa santé et son bien-être ».
Ce repositionnement devrait satisfaire la FDA. Cette agence tient à s’assurer que ce test donne bien les résultats qu’il prétend donner sur les risques de maladies, et que les résultats soient communiqués de manière compréhensible pour les consommateurs. La crainte étant que les consommateurs, ne comprenant pas bien les risques, demandent des procédures inutiles (IRM, mastectomie…) ou acquièrent un faux sentiment de sécurité vis-à-vis de leurs risques.
Mais la FDA n’a jamais contesté les tests ADN d’ascendance offerts par diverses sociétés, et ne s’est jamais opposée a ce que des compagnies procurent directement aux consommateurs leurs données génomiques brutes, sans interprétation de ce qu’elles signifient pour la santé.
La compagnie 23andme espère néanmoins pouvoir un jour offrir à nouveau son service de génomique personnalisé. « Nous travaillerons avec diligence pour nous assurer que les consommateurs ont un accès direct à l’information médicale dans le futur proche. Notre objectif est de travailler en collaboration avec la FDA pour offrir cette possibilité », a assuré Anne Wojcicki, directrice et cofondatrice de 23andme.
Déjà plus de 500 000 consommateurs
Son ex-mari Sergey Brin, le cofondateur de Google, fut l’un des premiers investisseurs dans la start-up.
Une autre mission importante de la compagnie est la recherche. « A ce jour, plus de 500 000 consommateurs nous ont envoyé un échantillon d’ADN et ont répondu à plus de 250 millions questions ». Cette base de données pour la recherche, approvisionnée par la foule (« crowd-sourcing »), « peut avoir un impact important sur le rythme des découvertes et des traitements », souligne-t-elle. La compagnie poursuivra notamment ses projets de recherche sur la maladie de Parkinson, le sarcome, et les néoplasies myéloprolifératives.
« 23andme continuera aussi ses efforts d’éducation auprès des consommateurs, des médecins et des autres professionnels de santé car nous sommes convaincus que la génétique jouera un rôle de plus en plus important dans la vie de chacun d’entre nous », a déclaré Anne Wojcicki, qui a confirmé son engagement à « être une pionnière dans la révolution génétique ».
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