S I les antalgiques restent les médicaments les plus prescrits, ils ne sont pas les plus onéreux pour l'assurance-maladie : c'est ce qui ressort notamment de la dernière enquête MEDICAM (1) publiée par la CNAM et qui fait le point sur les dépenses remboursées de médicaments au cours des deux dernières années. En 1999 comme en 2000, les produits leaders en termes de remboursements sont les mêmes. Le Mopral, l'anti-ulcéreux, qui pourtant a subi une baisse de prix de 8 % en moyenne, toutes présentations confondues (« le Quotidien » du 15 septembre 2000), et pour lequel le fabricant, AstraZeneca, ne fait guère plus de promotion, reste en 2000 le médicament le plus remboursé. Avec un taux de croissance en remboursements de 28 % (contre une moyenne de 10,7 % pour l'ensemble des médicaments), le Mopral est à l'origine de près 1,6 milliards de remboursements. Mais la CNAM note que les indications de ce produit se sont considérablement étendues, ce qui pourrait expliquer cette progression.
En 2000, comme en 1999, le Mopral est suivi de deux antilipidémiants, le Tahor, dont la progression en remboursement est de 69,2 %, et le Zocor, qui progresse de 9,5 %. A noter la « performance » de l'anti-agrégant plaquettaire, le Plavix qui, mis sur le marché il y a moins de deux ans, occupe déjà la dixième place de ce classement avec un montant remboursé de 584 millions de francs, en progression de 211 %.
Le poids des produits nouveaux
Les produits nouveaux ont d'ailleurs un impact important sur la croissance des remboursements, sans doute grâce à leur innovation mais aussi à leur prix, qui est plus élevé que celui des produits anciens. Selon l'analyse de la CNAM, les produits de moins d'un an contribuent pour 13 % à la croissance des remboursements, mais surtout, note la Caisse, « en considérant qu'un produit nouveau met environ trois ans à atteindre sa vitesse de croisière, la contribution des produits nouveaux (de moins de trois ans) à la croissance des remboursements serait d'environ 50 % ».
Si le premier médicament en termes de remboursement représente 2,4 % des montants remboursés, les 200 premiers produits représentent les deux tiers des remboursements et 20 % de l'ensemble des 2 250 produits comptent pour 84 % des remboursements. Cinq classes thérapeutiques concentrent à elles seules près de 80 % de la dépense (système cardiovasculaire, système nerveux central, voies digestives et métabolisme, anti-infectieux généraux systémiques et système respiratoire) alors que l'on note une baisse sensible des vasodilatateurs et des veinotoniques.
Enfin, phénomène inquiétant pour l'assurance-maladie, qui cherche à maîtriser ses dépenses de médicaments, un seul médicament, le Vastarel, parmi les dix plus importantes sources de dépenses, a des génériques et est donc substituable par le pharmacien.
(1) MEDICAM
Caisse nationale d'assurance-maladie.
66, avenue du Maine, 75694 Paris Cedex 14. Tel. 01 42 79 30 30.
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