Sur les 6 839 postes qui seront offerts au choix des nouveaux internes à la rentrée, 3 632 seront réservés à la médecine générale soit 53 % du contingent qui augmente par ailleurs de 10 % dans son ensemble par rapport à l’année dernière. C’est ce que prévoit un arrêté du ministère de la Santé paru mardi au Journal officiel alors que les nouveaux internes auront à exprimer leur souhait lors des amphis de garnison fin septembre. Mais ce n’est que le début de la grande opération de repeuplement de la médecine générale lancée par le gouvernement. Conformément aux orientations de la loi HPST et afin de donner davantage de visibilité à tous les acteurs, le nombre d’internes à former par spécialités et par subdivisions a été fixé jusqu’à l’année universitaire 2014/15. Ainsi au total sur cinq ans, ce sont 20 644 futurs généralistes qui devraient être formés dont 3 160 en Ile-de-France, 1 148 à Lille, 1 029 à Aix-Marseille à 432 à Limoges. L’idée étant de rééquilibrer l’offre de soins, en proposant proportionnellement davantage de postes dans les régions aujourd’hui les moins favorisés du point de vue de la démographie médicale. Ces classes nombreuses d’internes correspondent au desserrement du numerus clausus à l’entrée des études médicales au milieu desannées 2000.
Il reste que les universités et les CHU vont devoir gérer cet afflux inédit : 38 578 nouveaux internes sur cinq ans. Pour la médecine générale, un pic sans précédent est à attendre pour l’année universitaire 2014/2015. À ce moment-là, le nombre total d’internes de médecine générale (à supposer que la maquette du DES reste sur trois ans) en formation atteindra 12 892 soit presque le double d’aujourd’hui. Du coup, la qualité de l’enseignement sera-t-elle au rendez-vous ? Les représentants des internes s’interrogent alors que certains départements de médecine générale sont au bord de la saturation de leur capacité de formation et que les terrains de stage en ambulatoire ne sont pas en nombre suffisant pour permettre à tous les futurs généralistes d’y passer deux semestres pendant leur formation. « Devant le risque de pénurie dans le domaine de la médecine de premier recours, l’ISNAR-IMG a parfaitement conscience de la nécessité d’augmenter le nombre de futurs médecins généralistes, a fait savoir l’organisation dès mardi dans un communiqué. Cependant cette augmentation des effectifs ne doit pas se faire au détriment de la qualité de notre formation ».
En outre, l’ISNAR qui a été consultée par les pouvoirs publics sur la répartition géographique des internes a eu quelques surprises en lisant l’arrêté du ministère de la Santé. Dans certaines subdivisions déjà saturées selon elle, le nombre de postes offerts a été encore augmenté alors que dans d’autres il y aurait encore de la place. Une donnée que les futurs internes de médecine générale devront aussi avoir en tête lors des prochains amphis de garnison en septembre.
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