La France est toujours en situation épidémique. Mais il n'est pas "utile de passer au stade 6" du plan pandémique. C’est Roselyne Bachelot qui le dit. La ministre de la Santé a indiqué vendredi « qu'à l'inverse de la grippe aviaire, peu contaminante et très virulente, la grippe H1N1 était très contaminante et peu virulente. C'est pour ça qu'il n'est pas utile de passer au stade 6 », a-t-elle déclaré. L'organisation mondiale de la santé (OMS) est passée en juin au stade 6 du plan pandémique, le plus élevé dans la classification mondiale, alors que la France en est restée au stade 5A, qui définit le simple démarrage d'une pandémie et envisage des mesures moins drastiques que le niveau 6.
Selon le dernier bilan du réseau Sentinelles du 30 septembre, au total, 385 000 consultations de médecine générale ont été motivées par la grippe au cours des trois dernières semaines. 147 000 nouveaux cas ont été observés du 21 au 27 septembre, portant la moyenne sur l’ensemble du territoire à 234 cas pour 100 000 habitants vues en consultation, nettement au dessus du seuil épidémique (96 pour 100 000).
Alsace, Basse-Normandie et Rhône-Alpes dans le tiercé de tête
Dix-huit régions dépassaient le seuil épidémique avec dans le tiercé de tête l’Alsace (878 cas pour 100 000 habitants), la Basse-Normandie (644) et Rhône-Alpes (356). Paca (318), le Nord-Pas-de-Calais (304) et la Franche-Comté (256) sont elle aussi très au-dessus de la moyenne nationale et du seuil épidémique. En revanche, l’incidence diminue sur une grande part du littoral atlantique, de la pointe du finistère à la côte basque. Concernant les cas rapportés, les jeunes semblent toujours les plus atteints, l’âge médian étant de 23 ans; et le virus touchait hommes et femmes à peu près dans la même proportion.
Dans ce contexte, GlaxoSmithKline (GSK) a annoncé qu’il livrera son vaccin contre la grippe H1N1 aux gouvernements européens « la semaine prochaine », celui-ci venant de recevoir l'autorisation de la Commission européenne. Mardi, la Commission européenne a en effet donné son feu vert à la mise en vente en Europe des deux premiers vaccins contre la grippe H1N1, le Focetria du laboratoire suisse Novartis et le Pandemrix de GSK, qui avaient reçu vendredi une recommandation positive des experts de l'Agence européenne des médicaments (EMEA). Vendredi, le vaccin Cevalpan du laboratoire américain Baxter a reçu à son tour l'aval de l'Agence européenne des médicaments (EMEA). Les deux premeirs vaccins approuvés ont un point commun qui explique ce feu vert accéléré: ils avaient déjà obtenu en 2005 une telle autorisation dite "modèle" (avec changement de souche possible) contre le virus H5N1 de la grippe aviaire. La Commission européenne a en fait approuvé les modifications à ces deux autorisations existantes. Le Pandemrix est un vaccin adjuvanté qui sert à protéger contre le virus de la grippe A(H1N1). L'EMEA a recommandé que le vaccin de GSK, comme celui de Novartis, soient injectés en deux doses, à trois semaines d'intervalle, bien que des résultats initiaux d'études cliniques suggèrent qu'ils sont efficaces dès la première dose. Son comité d'experts a approuvé l'utilisation des deux vaccins pour les adultes (y compris les femmes enceintes) comme les enfants de plus de six mois.
Pour sa part, la ministre de la Santé a déclaré dimanche que la vaccination contre la devrait pouvoir commencer « vers la fin octobre ». Et Roselyne Bachelot d’exhorter ses concitoyens à se faire vacciner. « Il est très important que nos compatriotes se fassent vacciner » car il s'agit d'une grippe « très contaminante » et pouvant avoir des « formes fulminantes »,a t-elle encore insisté.
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