LES COMPTES NATIONAUX de la santé rendus publics hier montrent que la consommation de soins et biens médicaux (Csbm) a progressé de 3,5 % pour atteindre 156,6 milliards d'euros en 2006, soit 8,7 % du PIB et 2 477 euros par habitant.
Pour la première fois depuis 1998, relève le document de la Drees, la consommation médicale en valeur a progressé «moins vite que le PIB» (+ 4,3 %).
En fait, cette consommation est en hausse de 2,7 % en volume, tandis que «le fait marquant de l'année 2006 est le ralentissement des prix de la Csbm (+ 0,8 %, contre + 1,5 % en 2005) , dû notamment à la baisse sensible des prix des médicaments». Il faut remonter à 1998 pour retrouver un « effet prix » aussi faible.
Médicaments, soins hospitaliers et ambulatoires constituent 95,6 % de la consommation médicale. Les médicaments représentent 20,4 % de la Csbm, pour un montant de 31,9 milliards d'euros. En volume, cette consommation médicamenteuse augmente presque au même rythme qu'en 2005, à + 5,4 %. En revanche, l'essor des génériques, les baisses tarifaires (alignement sur les TFR et le plan Médicament du gouvernement) ont abouti à un tassement de l'effet prix à + 3,7 %.
La consommation de soins ambulatoires représente en 2006 42,8 milliards d'euros (27,3 % de la Csbm). Leur croissance en valeur (+ 4,6 %), en volume (+ 2,1 %) et en prix (+ 2,5 %) est plus importante qu'en 2005. La consommation des seuls soins de médecins a progressé de 4 % en 2006, accentuant «un mouvement à la hausse entamé dès 2004», souligne la Drees. C'est dû essentiellement à une accélération de l'augmentation des prix l'an passé (+ 4,6 %) depuis la nouvelle convention médicale. Par contre, en volume, «le ralentissement observé depuis 2005 aboutit à une baisse de l'activité en 2006 (– 0,5 %) , surtout chez les généralistes».
Surtout, les soins hospitaliers (publics et privés) ont représenté 69,9 milliards d'euros (+ 3,4 %), soit 48 % de la Csbm. Dans le détail, la consommation de soins à l'hôpital public croît de 3,3 % en valeur (décélération à + 1 % en volume d'activité et effet prix de + 2,2 %). «Dans le secteur privé, en 2006, les hausses de +3,7% en valeur et de +2,6% en volume sont plus importantes que celles du secteur public», note la Drees. L'effet prix dans les cliniques privées «se tasse» encore à + 1 %.
Du point de vue du financement, la part de la Sécurité sociale «est globalement stable», à 77 % en 2006 (contre 77,2 % l'année précédente), surtout grâce au poids des ALD pris en charge à 100 %.
Enfin, la dépense courante de santé au sens large (1) s'élève à 198,3 milliards d'euros, soit 3 138 euros par habitant et 11,1 % du PIB.
(1) La dépense courante de santé englobe la consommation médicale, mais aussi toutes les dépenses des différents financeurs (ménages, Sécu, complémentaires…), les indemnités journalières, les subventions, les dépenses de prévention, de recherche et de formation…
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