SELON UNE ENQUÊTE publiée en ligne par le « New England Journal of Medicine » (1), en ville, les médecins américains ne sont qu'une faible proportion à utiliser un dossier médical informatisé pour suivre leurs patients. Les médecins non équipés invoquent le coût et la difficulté de trouver un produit répondant à leurs besoins.
Ce n'est pas que les praticiens américains ne reconnaissent pas les mérites de l'informatisation du dossier médical. Au contraire. Ceux qui en utilisent un en sont satisfaits à 88 %, voire à 93 %, pour ceux qui disposent des systèmes les plus performants. Ils estiment que le dossier informatisé leur permet de délivrer à leurs patients des soins de meilleure qualité (82 %) et d'éviter des erreurs de prescription (86 %).
Mais ils ne sont que 17 % à l'utiliser. L'étude officielle (2), menée fin 2007-début 2008 auprès de 2 758 médecins représentatifs, met en effet en évidence la faible pénétration de l'informatique médicale dans les cabinets. Quatre pour cent des médecins estiment utiliser un système pleinement fonctionnel et 13 %, un dossier basique. Dans ces 4 %, 71 % soulignent que leur système informatique est intégré à celui de l'hôpital où ils font entrer leurs patients. Ceux qui exercent dans des grosses structures (cabinet de plus de 50 médecins) ont d'ailleurs adopté le dossier électronique dans une proportion bien supérieure, de l'ordre de 51 %.
Selon le rapport, les obstacles évoqués par les médecins sont : le coût (66 %), la difficulté de trouver un système adapté à leurs besoins (54 %), le peu de visibilité sur le retour sur investissement (50 %) et la crainte d'une obsolescence rapide (44 %). Le rapport suggère en conclusion une intervention de l'État pour remédier au retard américain.
Commentant cette étude, un article du « New York Times » rappelle que le gouvernement Bush vient de faire un pas dans la bonne direction avec l'annonce du projet Medicare qui prévoit d'aider 1 200 petits cabinets à passer du papier à l'électronique.
(1) http://content.nejm.org/cgi/content/full/NEJMsa0802005.
(2) Étude lancée par l'Office of the National Coordinator for Health Information Technology, avec le soutien de la Robert Wood Johnson Foundation.
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