17-19 ans : alcool et cannabis en hausse, tabac en baisse

La consommation de boissons alcoolisées et de cannabis des adolescents est en progression entre 2000 et 2002, et celle des cigarettes régresse, souligne l'Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT).

Il s'agit de la troisième édition de l'enquête ESCAPAD, réalisée sur la base de questionnaires remplis lors des journées d'appel de préparation à la défense par les filles et garçons âgés de 17 à 19 ans.
Pour la première fois, une étude établit que le tabagisme à 17 ans rejoint la tendance à la baisse observée chez tous les fumeurs quel que soit leur âge. Alors qu'ils étaient 41,1 % à fumer quotidiennement en 2000, ils ne sont plus que 39,5 % deux ans plus tard, sans distinction notable entre les sexes. Le phénomène est identique parmi les fumeurs occasionnels, dont la proportion passe de 9,1 à 8,3 %.
En revanche, l'expérimentation du cannabis est en progression, de 40,9 % à 45,7 % chez les filles et de 50,1 % à 54,6 % chez les garçons. 6,8 % des adolescentes et 17,7 % des adolescents de 17 ans ont fumé plus de 10 joints au cours du dernier mois, contre respectivement 5,2 % et 14,6 % en 2000. Cette progression s'inscrit dans un mouvement continu depuis le début des années 1990. Désormais, la consommation régulière de joints est quasiment au même niveau que celle de l'alcool, 12,2 % au lieu de 12,6 % (sans distinction de sexes).
Cependant, l'OFDT met l'accent sur la multiplicité des expériences de cannabis, « de l'expérimentation non renouvelée (...) à des usages plus importants en passant par des consommations hédonistes et contrôlées ».
A propos des boissons alcoolisées, les garçons lèvent plus facilement le coude : 84,7 % ont bu dans le mois précédant l'enquête (81 % en 2000), contre 76,8 % des filles (77,4 % en 2000). Près d'un sur cinq, 18,5 %, en fait un usage régulier (16 % en 2000), pour seulement 6 % des filles, et 10,8 % reconnaissent avoir été ivres dans l'année.

Les filles plus attentives
à leur santé

ESCAPAD comporte, en outre, un volet santé qui fait apparaître qu'à peine un pour cent des 17-19 ans sont obèses. Les filles mesurent 1,65 m pour 56 kg, en moyenne, et les garçons 1,77 m pour 67 kg. Cinq pour cent des filles et 7 % des garçons ont une surcharge pondérale légère, tandis que 21,2 % des premières et 8,7 % des seconds sont à classer dans la catégorie des maigres.
Dix-sept pour cent des filles et 10,8 % des garçons déclarent avoir un problème nécessitant un suivi médical. L'asthme et les allergies sont les plus cités. Les problèmes « psychologiques » qui conduisent à consulter, comme la dépression, le stress ou les troubles du sommeil, sont plus souvent mentionnés par les filles, 1,3 % contre 0,3 %. Elles sont deux fois plus nombreuses que les garçons à souffrir « assez ou très souvent » de difficultés d'endormissement et de réveils nocturnes. Et 18,4 % (9 % des garçons) prennent un médicament au moins une fois par semaine depuis 6 mois.
L'OFDT laisse entendre que les filles ne seraient pas plus fragiles que les garçons, mais « plus attentives à leur santé », ce qui expliquerait qu'elles tiennent un discours plus abondant sur leurs difficultés.