AVEC 38 000 nouveaux cas par an, le cancer colo-rectal est le plus fréquent des cancers et il continue d'augmenter malgré le nombre de polypes enlevés chaque année. Aujourd'hui, on recense 17 000 morts par an en France par cancer du côlon contre 7 000 en 1970, ce qui représente l'évolution inverse de la mortalité par accident de la route.
Il est donc indispensable de casser cette tendance en informant mieux les patients sur cette affection et en améliorant le dépistage. Une récente étude sur la prise en charge du cancer colo-rectal, commanditée par l'Urcam Ile-de-France, montre que sur 1 842 patients inclus, seulement 3 % ont été diagnostiqués par une coloscopie de dépistage pour antécédents familiaux. Plus de un patient sur deux (55,1 %) a consulté trop tard, seulement en présence de symptômes ; à ce stade, le pronostic vital est considérablement inférieur.
La Sfed souhaite sensibiliser.
Forte de ces constats, la Sfed souhaite sensibiliser médias, pouvoirs publics, patients et médecins au dépistage du cancer du côlon qui n'est toujours pas généralisé à ce jour. Il faut aussi une adéquation dans les actes. C'est pourquoi la Sfed conseille de suivre les mesures qui s'imposent.
- Concernant la population dite à risque moyen, n'ayant aucun symptôme d'appel ni d'antécédents (polype type adénome, antécédents familiaux de cancer du côlon), mais parmi laquelle se recrutent 80 % des cancers du côlon, la méthode de dépistage actuellement recommandée consiste à rechercher tous les deux ans, la présence de sang dans les selles à l'aide du test Hémoccult. Ce dépistage qui est actuellement mis en place dans 22 départements s'adresse aux 12 millions de personnes ayant un âge compris entre 50 et 74 ans. Il devrait être étendu à l'ensemble de la population française lorsque les études en cours auront montré leur efficacité.
- Concernant les populations à risque (antécédents familiaux de cancer du côlon, antécédents de polype, maladies inflammatoires chroniques intestinales) et les populations présentant des symptômes d'apparition récente, il importe de pratiquer une coloscopie à partir de 45 ans (ou cinq ans avant l'âge du parent le plus jeune ayant eu le cancer colo-rectal). Cette coloscopie sera refaite tous les cinq ans.
D'après les communications du Pr D. Sautereau (président de la Société française d'endoscopie digestive) et du Dr J.-M. Canard (secrétaire de la Sfed).
Congrès Video-Digest.
Nouvelles techniques
Cours avancé de formation directe en endoscopie, Video-Digest a regroupé 800 gastro-entérologues de France et des pays francophones. Placées sous l'égide de la Sfed, ces journées ont permis de faire le point sur toutes les possibilités actuelles de l'endoscopie digestive, notamment grâce à une journée de démonstration en direct effectuée à partir du plateau technique d'endoscopie dirigé par le Pr Jean Boyer (CHU d'Angers).
De nouvelles techniques de diagnostic ont été décrites : spectroscopie confocale et endoscopie grossissante couplée au Narrow Band Imaging (NBI) permettant d'observer les anomalies de vascularisation capillaire au niveau de la muqueuse observées en cas de dysplasie de haut grade et de cancer. Par ailleurs, sur le plan thérapeutique, ces démonstrations ont permis de montrer la place des techniques endoscopiques dans le traitement curateur et palliatif des cancers digestifs : résection des tumeurs coliques et oesophagiennes par techniques de mucosectomie, traitements digestifs obstructifs par mise en place de prothèses métalliques expansibles adaptées aux différents types de tumeurs et sténoses.
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