150 spécialistes lorrains au bord du déconventionnement

Publié le 10/06/2003
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Près de 150 médecins spécialistes ont manifesté la semaine dernière à Metz contre le blocage de leurs honoraires et menacent de se déconventionner. Motif : en Lorraine, selon Jean-Luc Jurin, vice-président de l'UMESPE, « les médecins spécialistes qui ont effectué environ 15 % de DE, pourtant dans un contexte justifié, ont reçu de leur CPAM un courrier de contentieux ». Le tout dans un contexte de surenchère médiatique entre l'URML et l'URCAM.

Car depuis plusieurs mois, et à la suite de pénalités infligées par les caisses à onze médecins vosgiens coupables d'avoir appliqué des DE à 20 % de leurs consultations, la tension est montée, avec des communiqués publiés dans la presse par l'URML, informant la population des conditions légales d'utilisation du DE, tandis que, toujours selon Jean-Luc Jurin, l'URCAM répondait à ces communiqués par la même voie, « expliquant à la population que les médecins les prenaient en otage ». Une escalade propice à tous les échauffements : « Dorénavant, explique Jean-Luc Jurin , notre mot d'ordre c'est le DE largement appliqué et même généralisé le mercredi qui devient La journée du DE ». La menace ne semble pas affecter outre mesure Jean-Louis Petit, directeur de l'URCAM de Lorraine : « Nous ne sommes pas en guerre avec les médecins, mais nous sommes en désaccord ; nous ne faisons qu'appliquer les instructions de la CNAM qui sont de ne pas laisser s'instaurer la liberté tarifaire. ». Pour Jean-Louis Petit, les deux années de pénalité infligées aux onze médecins vosgiens ont eu un mérite : « Il n'y a presque plus de DE dans les Vosges, c'est la preuve que la fermeté paye. Mais les médecins doivent savoir qu'une fois le RCM publié, et s'ils continuent à pratiquer le DE, les instructions sont d'aller jusqu'au bout, à savoir le déconventionnement d'office .»
Il faut noter par ailleurs que les présidents et secrétaires généraux de l'Ordre des médecins de Basse-Normandie apportent leur soutien aux médecins qui font des dépassements d'honoraires . « Le blocage depuis huit ans, écrivent-ils, du montant de la consultation des spécialistes et depuis 15 ans de celui des actes médicaux techniques a conduit nombre de cabinets de ces médecins spécialistes dans un impasse », ce qui a contribué « à une baisse inexorable da la qualité des soins ».

H. S. R.

Source : lequotidiendumedecin.fr: 7350