QUELQUE 150 médecins à diplôme étranger portent plainte contre X devant le procureur de la République pour discrimination dans l'accès à l'emploi. Exerçant dans les hôpitaux avec le statut d'« associé » ces praticiens crient à l' «humiliation» et à l' «indignité».
Ils estiment que la différence de traitement que leur fait l'Etat avec leurs confrères à diplôme français, y compris depuis la promulgation de conditions d'intégration amendées dans le cadre de la dernière loi de financement de la Sécurité sociale (Lfss 2007), «loin de trouver son origine dans une différence de situation, trouve son fondement dans leurs origines ethniques». Se considérant victimes d'une infraction pénale, ces 150 médecins souhaitent que les auteurs en soient identifiés, puis poursuivis.
L'Inpadhue (Intersyndicale nationale des praticiens à diplôme hors Union européenne) soutient leur démarche et a écrit aux deux candidats à la présidence de la République pour les alerter sur ce dossier. «Comment parler d'intégration à nos enfants, comment leur expliquer l'importance de respecter leurs obligations citoyennes, comment leur vanter le modèle français, à eux qui nous ont vus souffrir dans notre âme, peinant à pouvoir retrouver nos droits et sortir de la précarité?», leur demande-t-elle. L'organisation juge que «si des hommes et des femmes venus d'ailleurs, souvent à la demande des hôpitaux français, totalisant dix années d'études médicales ou plus, et participant sans mesure au bon fonctionnement du service public hospitalier depuis des années, sont à ce point méprisés, il est difficile de croire que les jeunes désoeuvrés des quartiers difficiles, peinant à trouver leur place, puissent un jour s'en sortir».
L'Inpadhue «conjure» Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy «de ne pas pousser au désespoir les médecins à diplôme étranger qui, se déplaçant aux urnes, droits et fiers de leur nationalité française, ont confiance en (eux) ».
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