APPARUE il y a dix-huit ans, avec la vente des seringues en pharmacie (arrêté Barzach de 1987), la politique de réduction des risques reste d’actualité et donne lieu à des aménagements. Progressivement, les quelque deux cents boutiques et structures d’échanges de seringues vont devenir des centres d’accueil et d’accompagnement à la réduction des risques (Caarud). Décidés par la loi du 4 août 2004, les Caarud, qui devraient être, à terme, au nombre d’environ cent quarante, «assoient l’existence» des anciens espaces d’accueil, «grâce à un financement pérenne», affirme au « Quotidien » le Dr Marie-France Chedru, de la Mildt. En fait, l’Etat cède les cordons de la bourse à l’Objectif national des dépenses d’assurance-maladie (Ondam).
Pour la Mildt, les centres vont «consolider la place de la réduction des risques». Leurs missions recouvrent l’accueil et le soutien aux usagers de drogues, l’accès et l’orientation aux soins, l’incitation au dépistage, l’accompagnement au logement et à l’insertion et la mise à disposition de matériels de prévention des infections (arrêté du 22 décembre 2005). Ils participent, en outre, au dispositif de veille, à la recherche et à la formation sur l’évolution des pratiques des usagers.
Alors qu’on dénombre actuellement entre 150 000 à 180 000 toxicomanes qui prennent des produits opiacés (estimation de 1999), principalement de l’héroïne, les overdoses et la transmission du VIH sont de plus en plus rares, fait remarquer le Dr Chedru. En 2003, on comptait 89 décès contre 584 en 1994 et 3 % de toxicomanes par injection séropositifs contre 30 % au début des années 1990. Bien entendu, la réduction des risques est obtenue par des interventions médico-sociales en milieu festif et par des actions mobiles et ponctuelles d’échanges de seringues.
> PH. R.
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