CHARGÉS D’ÉVALUER l’aptitude des candidats à la fonction publique, puis de contrôler les arrêts de maladie des fonctionnaires, les 14 000 médecins agréés français le font sur des critères pour certains obsolètes. Ce sera, entre autres, le sujet de leur prochain congrès national, à Strasbourg vendredi et samedi prochains 22 et 23 octobre.
Trop mal connus de leurs confrères, ces médecins autrefois appelés « assermentés » sont pourtant des praticiens comme eux, libéraux ou hospitaliers, qui mènent cette fonction en plus de leurs activités habituelles. « Nous sommes inscrits sur une liste, et le préfet nous désigne d’une part pour examiner tout candidat à un emploi de fonctionnaire, et d’autre part pour contrôler tout arrêt de travail de fonctionnaire supérieur à 90 jours », explique le Dr Harald Sontag, psychiatre libéral à Strasbourg et président de l’association régionale des médecins agréés d’Alsace et de Lorraine. Les médecins agréés touchent pour cela une indemnité et n’examinent que des personnes qui leur sont adressées par l’administration, et qui ne font pas partie de leur patientèle habituelle.
Alors qu’ils sont appelés à accorder ou refuser des « congés de longue durée » qui peuvent inclure jusqu’à trois années de salaire à taux plein, les médecins agréés doivent se baser sur une nomenclature qui, en ce qui concerne la psychiatrie, n’a pas évolué depuis 1959 : le critère exigé est en effet « une maladie grave et invalidante », c’est-à-dire des termes aujourd’hui totalement obsolètes et vides de sens. Résultat, explique le Dr Sontag, « des gens guéris d’une dépression en quelques mois restent un an ou plus chez eux, en raison des lenteurs administratives et des délais entre les expertises, ce qui est économiquement absurde mais aussi antithérapeutique ».
Depuis quelques mois, les médecins conseil de six caisses d’assurance-maladie, dont celles de Paris, Lyon et Strasbourg, contrôlent directement les arrêts de maladie supérieurs à 45 jours des fonctionnaires : ils présenteront à Strasbourg un bilan de cette nouvelle activité. « Nous souhaitons faire le point sur toutes ces évolutions, et aborder aussi les nouveaux aspects de la santé mentale au travail, tout en dialoguant avec les médecins traitants qui nous connaissent trop mal », conclut le Dr Sontag en invitant tous les médecins à participer à ces deux journées. Car si les rencontres de cette année sont centrées sur la santé mentale et la psychiatrie, les médecins agréés sont présents dans toutes les spécialités et en médecine générale, sujets qui feront aussi l’objet de communications et de débats à Strasbourg.
Le congrès des médecins agréés est organisé sous l’égide de la Fédération nationale des associations de médecins agréés (FNAMA), les 22 et 23 octobre,à l’hôtel Holiday Inn Strasbourg Airport, boulevard Sébastien Brant à Illkirch (plus de renseignements sur le site www.fnama.fr).
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