Les blessures psychiques sont lentes à cicatriser ; selon les services de santé de New York, 61 000 des 409 000 personnes qui ont vécu la tragédie du 11 septembre 2001 ont « probablement » connu des symptômes liés à l’ESPT dans les six années suivantes. Au-delà, selon le professeur de psychologie G. Scott Morgan (université Drew), « le peuple américain a été durablement expulsé de Disneyland : les attentats ont marqué la fin du sentiment d’invulnérabilité et de liberté des Américains ». Néanmoins, l’empreinte paranoïaque qui a pu marquer la société américaine s’estompe avec le temps : quelques mois après le 11 septembre, 68 % des Américains redoutaient de nouveaux attentats, ils n’étaient plus que 33 % dix ans plus tard. Quant aux téléspectateurs traumatisés par les images dramatiques diffusées en boucle par les télés, les trois quarts d’entre eux ne présentaient plus de tableau ESPT trois mois après les événements (Leonie Huddy, université Stony Brook, American Psychologist 2009).
L’enquête continue pour évaluer la magnitude temporelle de l’onde de choc, avec une nouvelle évaluation mentale et physique qui a été lancée auprès de 70 000 personnes exposées au drame.
En France aussi, on s’intéresse à l’effet-retard des ESPT : le suivi de cohorte mis en place par l’InVS dans les suites de l’explosion de l’usine AZF a montré que cinq ans après cette catastrophe industrielle, 13 % des travailleurs proches du site présentaient encore des symptômes de stress post-traumatique.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature