12e édition du programme alimentation & insertion

Publié le 16/03/2015
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Aider les personnes en situation d’exclusion et de précarité à adopter une alimentation équilibrée, et recréer du lien social : telles sont les deux principales missions du programme alimentation & insertion (PAI) (1). Cette initiative met à disposition des bénévoles d’associations et de leurs bénéficiaires des outils visuels et pédagogiques (calendriers de recettes, affiches) destinés à modifier leurs habitudes de vie, en douceur et sur le long terme. « Le PAI est parti de l’idée qu’il fallait adapter les recommandations du PNNS (5 fruits et légumes, 3 produits laitiers, activité physique régulière) aux personnes en situation de précarité. Il fallait simplifier ces messages afin que ces dernières puissent se les approprier au quotidien sans être freinées par leurs difficultés (financières, logistiques, psychiques). Tout a commencé par la diffusion d’affiches contenant des messages simples et pragmatiques, dans les associations. Ces affiches, sensibilisent notamment à l’importance, pour la santé, de manger des fruits et légumes à volonté chaque jour (sans préciser leur nombre) ; de consommer des féculents à chaque repas, de boire beaucoup d’eau, de bouger tous les jours via des activités du quotidien (courses, pétanque, jardinage…) », souligne Marianne Storogenko, chargée de mission à la direction générale de la cohésion sociale et de la ville. Une action que le PAI renouvelle chaque année : en 2014, plus de 45 000 affiches ont été placées dans les locaux associatifs. Cette année, une nouvelle affiche dédiée à l’alimentation des nourrissons (allaitement et/ou lait infantile jusqu’à 3 ans) vient compléter le dispositif.

La cuisine, outil de valorisation

Outre la simplification des messages du PNNS, le PAI s’est attelé, depuis sa genèse, à valoriser les personnes en difficulté, à leur redonner confiance en leurs capacités par le biais de la cuisine. Chaque année, le PAI organise, ainsi, un concours de recettes auprès d’associations et de bénéficiaires d’aide alimentaire et de lycées, avec l’objectif de faire figurer les meilleures dans un calendrier largement diffusé. Celui-ci comporte 12 recettes simples, bonnes, bon marché et équilibrées d’un point de vue nutritionnel sélectionnées par un jury de professionnels (chefs, nutritionnistes, industriels). Mais aussi des astuces (établies, cette année, par le chef étoilé Gérard Cagna). « Grâce au concours de recettes, ce n’est plus l’association d’aide alimentaire qui vient en aide au bénéficiaire. C’est tout le contraire : le bénéficiaire tente de faire "gagner" l’association en lui montrant une recette originale, pouvant être intégrée au calendrier. Car toutes les recettes sélectionnées émanent des bénéficiaires. Notre objectif est de mettre en avant leurs savoir-faire par le biais de la cuisine, de remonter leur estime de soi pour leur donner, ensuite, envie de prendre soin d’eux. Cela permet de créer une dynamique positive », note Marianne Storogenko. Chaque année, le calendrier de recettes du PAI est très attendu du monde associatif : en 2014, 500 000 exemplaires ont été distribués. Ces douze dernières années, le PAI a touché plus de 1 550 000 bénéficiaires par le biais de 6 000 antennes d’associations relais.

D’après une conférence de presse organisée par l’ANIA

(1) Le PAI réunit les pouvoirs publics, les associations d’aide alimentaire et plusieurs mécènes (ANIA, l’UMIH, Blédina, Eurogerm et le CNIEL). S’adressant, au départ, exclusivement aux associations d’aide alimentaire, le PAI s’est ouvert à toutes les associations et institutions rassemblant des personnes précaires et/ou difficultés (lycées, CROUS, hôpitaux…). Le PAI est inscrit dans les actions du programme national pour l’alimentation (PNA) et validé par le PNNS.

Hélia Hakimi-Prévot

Source : Nutrition