UNE ÉTUDE DE l’Irdes (Institut de recherche et de documentation en économie de la Santé) s’intéresse aux «dépenses de prévention et (aux) dépenses de soins par pathologie en France» pour l’année 2002. Son but est de faire la balance entre les dépenses relevant du soin et celles relevant de la prévention, à partir des comptes nationaux de la santé.
Le premier enseignement de ce travail est qu’en 2002, la France a consacré 10,5 milliards d’euros à la prévention, c’est-à-dire à peu près 6,4 % du total des dépenses courantes de santé. Ces 10,5 milliards se répartissent de la façon suivante : 2,6 milliards d’euros ont financé des actions de prévention telles que la prise en charge des facteurs de risque, des addictions et des formes précoces de maladie (comme le diabète, l’hypertension artérielle ou l’hyperlipidémie) ; 2,1 milliards ont été consacrés au dépistage ; et 1,1 milliard à «des mesures cherchant à prévenir l’apparition d’une maladie chez des bien-portants».
Il convient d’ajouter à ces sommes les dépenses de prévention institutionnelle déjà isolées dans les comptes de la Santé, qui se montent pour l’année 2002 à 4,7 milliards d’euros. L’Irdes note que les quatre cinquièmes de l’ensemble de ces dépenses de prévention sont individualisables, «c’est-à-dire relatives à des actions de prévention ciblées sur les individus et leur comportement». Quant aux 20 % restants, il se rattachent «à la collectivité dans son ensemble, par le biais de la sécurité sanitaire, de mesures de prévention environnementales et de l’éducation à la santé».
Côté dépenses de soins par pathologie, l’étude de l’Irdes avance le chiffre de 107 milliards d’euros, toutes pathologies confondues. La première pathologie en termes de coût est celle des maladies de l’appareil circulatoire avec 13,6 milliards d’euros, suivie par les troubles mentaux (11,45 milliards d’euros). Viennent ensuite les affections ostéo-articulaires, les maladies de l’appareil respiratoire, les affections de la bouche et des dents, et les tumeurs.
Pour les auteurs de l’étude, les comptes par pathologie apportent «aux financeurs et aux acteurs du monde de la santé un éclairage nouveau sur les ressources injectées dans le système de santé pour les différentes pathologies (...) . La médicalisation des comptes de la santé peut être considérée comme la première étape d’une démarche globale permettant à terme un calcul d’efficience du système de santé. La confrontation de ces dépenses avec d’autres indicateurs de performance du système de santé peut ainsi ouvrir des voies de recherche et améliorer la compréhension du fonctionnement du système».
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