Des combinaisons jaunes, deux paires de gants, des surchaussures, des lunettes épousant la forme du visage et un masque FFP2 anti-projection bienvenue à l’exercice de préparation Ebola du SAMU. En présence de la ministre de la Santé, Marisol Touraine, l’exercice grandeur nature s’est déroulé ce matin à l’hôpital Necker, un des centres référents. À la demande de la ministre, tous les services d’aide médicale d’urgence (SAMU) doivent effectuer un exercice, pour vérifier leur capacité à accueillir un éventuel cas Ebola.
Deux types de combinaison dont une étanche
Deux personnes sont nécessaires pour la phase habillage, l’une d’entre elle est « un contrôleur », un professionnel qui vérifie minutieusement chaque détail, de cette combinaison TIVEK, étanche, de catégorie III qui offre une protection contre des agents biologiques dangereux. « La combinaison doit être hermétique, notamment au niveau du cou, des jambes et des mains », explique le Dr Marc Lejay, PH, spécialisé dans l’enseignement de la prise en charge des situations sanitaires exceptionnelles.
« Il existe deux types de combinaison, l’une est destinée aux personnels de première ligne, en l’occurrence le SAMU et le service de réanimation car ils ont une proximité directe avec le patient », explique le Pr Pierre Carli, chef du service d’anesthésie-réanimation de Necker. D’apparence inconfortable, on peine à entendre les professionnels de santé sous leur protection. « Il fait plutôt chaud, mais cela est supportable. Les médecins et infirmières peuvent porter cette protection deux heures », poursuit le Pr Carli.
La seconde combinaison dite « classique », est une combinaison hospitalière destinée aux personnels des urgences, de couleur bleue, elle est plus confortable et facile à enfiler. Pour la phase déshabillage, seule une personne habilitée est autorisée à ôter la combinaison de son collègue. Elle constitue le dernier maillon de la chaîne, sa tenue n’est pas étanche, mais elle a déjà prouvé son efficacité, elle suffit, selon le Pr Carli.
Le déshabillage s’effectue dans le sas du service des maladies infectieuses. Lors de la démonstration, le formateur retire délicatement la blouse jaune en commençant par le bras droit, puis le gauche. Il enroule avec précaution la protection, puis c’est au tour des jambes d’être libérées.
La combinaison est ensuite jetée dans la poubelle spéciale « matières infectieuses ». L’étape du déshabillage est la plus risquée, tout est bien orchestré il faut répondre à un protocole précis. « Il n’y a pas d’urgences », souligne le Pr Carli. Après avoir retiré la combinaison, la personne enlève ses gants, se lave les mains, remet une nouvelle paire de gants et d’un geste délicat retire ses protections du visage, puis termine en se désinfectant les mains.
Les formations pour tous les professionnels de santé
Les formations de protection du SAMU et des professionnels de santé ont débuté en août conjointement avec les équipes de sapeurs-pompiers de Paris. « Les professionnels se sentent rassurés, ils ont appris les techniques, connaissent les protocoles. Mais il y a encore des équipes à former », explique le Pr Carli. L’objectif de ces formations est d’avant tout protéger et maîtriser les gestes.
Aujourd’hui, si un individu se présente aux urgences d’un hôpital, les services lui « poseront systématiquement deux questions. Un, avez-vous de la fièvre, deux, Avez-vous voyagé en Afrique ? ». Si le patient a voyagé dans l’un des pays de l’Afrique de l’Ouest, sujet à l’épidémie, il sera mis à l’écart par le personnel qualifié de l’hôpital. Si cet hôpital n’est pas un des centres de références, une équipe du SAMU sera contactée pour venir le chercher et l’accompagner dans l’un des centres de références.
Les pompiers en renfort
Dans le cas où le SAMU n’a pas d’équipe disponible, les sapeurs-pompiers seront affectés à la mission. « Nous avons deux ambulances médicalisées, nous pouvons gérer cinq cas simultanés. Les ambulances sont équipées d’une civière étanche comme le SAMU et trois personnes qualifiées : un médecin, une infirmière et une personne formée aux risques NRBC (nucléaire, radiologique, biologique, chimique) », précise le capitaine Christophe Dupuis, commandant d’unité, adjoint de la compagnie NRBC.
L’ambulance médicalisée est suivie par une seconde ambulance, tout comme le SAMU est escorté par la police. Après avoir transporté les individus suspectés d’avoir contracté Ebola, les véhicules sont désinfectés pendant quatre heures. Si le patient est positif à Ebola, les véhicules subiront une désinfection supplémentaire selon un protocole précis.
L’infirmière française de MSF, infectée en septembre dernier au Liberia, avait été prise en charge par les sapeurs-pompiers de Paris tout comme l’infirmière de Puteaux, finalement négative au test Ebola. « L’objectif est d’analyser la situation, d’accompagner les patients, les rassurer et assurer la sécurité des citoyens », a rappelé le Pr Carli. Depuis juillet, cinq interventions du SAMU ont été recensées pour des suspicions d’Ebola, tous se sont révélées négatives. À ce jour, 200 professionnels de santé ont été formés à la prise en charge des cas possibles à l’hôpital Necker.
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