Qu'on ne leur dise surtout pas qu'ils sont antivaccins : les Prs Luc Montagnier et Henri Joyeux disent « oui aux vaccins » mais sont contre la « dictature vaccinale » (l'extension de l'obligation vaccinale de 3 à 11 vaccins) ont-ils argumenté ce 7 novembre, dans le cadre d'une conférence de presse fleuve, à laquelle assistaient aussi des membres (tous acquis à la cause) de la société civile.
Que proposent-ils ? La « valorisation » du médecin, répond le Pr Joyeux. « Il est intelligent, formé, il est responsable de l'acte de vaccination, ou de son refus, au cas par cas, en fonction de l'état de santé de l'enfant, et de l'allaitement maternel », poursuit le cancérologue de formation. « C'est aussi de la responsabilité des parents » ajoute le Pr Montagnier, récipiendaire du prix nobel de médecine pour la découverte du VIH en 1983.
Les deux professeurs entendent « entrer en résistance », contre la loi en cours de discussion au Sénat (l'extension de l'obligation vaccinale est inscrite dans le projet de loi de financement de la sécurité sociale) ; ceci grâce à des pétitions, qu'ils veulent présenter au plus haut de l'État, à Emmanuel Macron, lui-même, Agnès Buzyn étant « têtue et obtuse », selon les mots du Pr Joyeux, « manipulée par ses conseillers, les mêmes que ceux de Touraine », dit-il encore.
L'obligation vaccinale serait même à l'origine du sentiment de dévalorisation que ressentent les médecins, analyse le Pr Joyeux. Et le conseil national de l'ordre des médecins (avec lequel il est en conflit), « à genoux devant l'État », « ne joue pas son rôle » de défense de la profession, estime encore le Pr Joyeux.
Quelle scientificité ?
Les Prs Joyeux et Montagnier assurent qu'ils ne sont pas antivaccins et se prévalent d'une parole « scientifique », indépendante des « laboratoires » (les journalistes d'ailleurs, sont dépendants des laboratoires, dénoncent-ils), de l'État, du CNOM. Néanmoins, au-delà de l'obligation (méthode qui ne convainc certes par tous les médecins), leur discours fait peu de place aux bénéfices des vaccins.
À une journaliste qui ne fait pas vacciner ses enfants et demande que répondre à la directrice d'école, le Pr Joyeux conseille : « dites au médecin que depuis tout petit il a des allergies. Le médecin fera attention et prendra ses responsabilités ». Le Pr Joyeux tient à se démarquer d'Isabelle Adjani, qui a reconnu avoir fait des faux : « Je ne peux pas aller dans son sens. Mais des allergènes chez l'enfant, il y en a beaucoup. Et face à une allergie les médecins ont la trouille » dit-il dans un sourire. Rires dans la salle.
Les arguments scientifiques ? Le Pr Montagnier fait état du « cas flagrant en juillet 2017, aux États-Unis, d'un enfant qui a reçu 7 vaccins à l'aluminium et est mort 24 heures après ». « Le vaccin n'est peut-être pas la cause mais c'est une relation temporelle-sérieuse », commente-t-il. Le Pr Montagnier évoque aussi une « corrélation temporelle » entre vaccination contre hépatite B et sclérose en plaque.
Les arguments scientifiques ? Des « tempêtes de cytokine, des orages immunitaires » menace le Pr Joyeux, qui cible les vaccins avec aluminium. Les deux professeurs ont notamment plusieurs fois salué les travaux du Pr Romain Gherardi, qui ont récemment fait la « une » du Parisien.
Les Prs Joyeux et Montagnier ont remis en cause le bien-fondé du retrait du « Lancet » des travaux du britannique Andrew Wakefield sur le vaccin ROR et l'autisme. Et lorsque dans la salle Serge Rader, pharmacien militant antivaccin, proche de Michèle Rivasi mais aussi du Nicolas Dupont-Aignan, se lève pour estimer qu'une statue de Wakefield devrait siéger à côté de Pasteur, sa diatribe est applaudie.
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