L’Union internationale contre la tuberculose et les maladies respiratoires (UICTMR) alerte contre la sous-estimation de la tuberculose chez l’enfant à l’occasion de la Journée mondiale contre la tuberculose. Selon les estimations, un million d’enfants âgés de 14 ans ou moins devraient être traités pour la tuberculose cette année, mais, affirme l’UICTMR, « ce chiffre serait en réalité largement supérieur », la maladie chez l’enfant étant « sous-détectée et sous-déclarée », témoignant du faible degré de priorité qui lui est accordée dans les programmes de santé publique.
« Historiquement, les efforts visant à maîtriser la tuberculose n’étaient pas axés sur les enfants car la majorité d’entre eux ont des frottis négatifs et ne représentent par conséquent pas une source d’infection majeure », explique le Dr Steve Graham de la Division Santé respiratoire de l’enfant de l’Union. « Les ressources étant limitées, l’accent a été mis sur ce qui semblait le point le plus critique, à savoir les adultes dont les frottis sont positifs à la TB », poursuit-il en déplorant « des années de négligence ».
Pour le spécialiste, il n’est « plus possible d’ignorer la tuberculose chez l’enfant ». Afin de maîtriser et prévenir la tuberculose, l’Union recommande que les efforts de dépistage se concentrent sur les enfants de moins de cinq ans qui vivent dans un foyer comptant un patient dont le frottis est positif à la tuberculose.
Des progrès ont pourtant été réalisés au cours des dernières années. « Nous avons incontestablement gagné en reconnaissance à de nombreux niveaux. Ainsi, avant 2006, les formulaires de déclaration de la tuberculose n’incluaient pas de cases pour préciser l’âge de l’enfant. Il y en a aujourd’hui. Nous disposons désormais de lignes directrices et de ressources internationales permettant aux programmes nationaux de lutte contre la tuberculose de mettre en place des directives spécifiques aux enfants », relève le Dr Graham. Le défi aujourd’hui « consiste à traduire les politiques en programmes efficaces, avec des équipes bien formées, disposant de diagnostics et de médicaments adaptés aux enfants afin que tous reçoivent le traitement antituberculeux dont ils ont besoin et qu’ils méritent », conclut-il.
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