Un décret paru le 12 août au « Journal officiel » va considérablement changer le déroulement du 3e cycle des études médicales. Ce texte signé par le Premier ministre et les ministres de la Santé, de l’Enseignement supérieur et de la Défense prévoit en effet de limiter le redoublement des candidats aux épreuves classantes nationales (ECN). Depuis la création des ECN en 2004, de nombreux candidats demandent chaque année, à l’issue des épreuves, à ne pas valider leur 2e cycle des études médicales. Ceci leur permet de passer à nouveau les ECN et de prétendre à un meilleur classement. Le décret prévoit de modifier sensiblement la donne : « Nul ne peut se présenter aux épreuves donnant accès au troisième cycle des études médicales s’il a épuisé les possibilités d’être admis à suivre des études médicales en France ».
Un interne qui a obtenu une première affectation et qui souhaite bénéficier d’un deuxième choix pourra repasser les ECN s’il a exercé ses fonctions dans la discipline acquise à l’issue du premier choix. « Le candidat peut demander, à titre dérogatoire et exceptionnel et pour des motifs sérieux dûment justifiés, à renoncer à la procédure nationale de choix prévue à l’article 10 et à se présenter une deuxième fois à ces épreuves l’année universitaire suivante », précise le décret. L’étudiant devra en faire la demande au directeur de l’UFR. Une commission statuera sur cette demande. Les ministères de la Santé et de l’Enseignement supérieur fixeront chaque année le nombre maximum d’étudiants susceptibles de bénéficier de cette dérogation.
Cette disposition devrait diminuer sensiblement le nombre de redoublement. Chaque année, environ 10 % des postes d’internat offerts aux candidats des ECN ne sont pas pourvus. Alors que les pouvoirs publics s’inquiètent d’une pénurie de médecins dans les toutes prochaines années, ce taux d’inadéquation est jugé trop élevé. La Direction générale de l’offre de soins (DGOS) préconise un taux d’inadéquation compris entre 1,5 et 3 %. L’Association nationale des étudiants en médecine de France (ANEMF) déplore cette mesure prise hâtivement au milieu de l’été sans aucune concertation.
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