Les récompenses monétaires améliorent l’apprentissage moteur chez l’homme. C’est Mathias Pessiglione, de l’INSERM, qui en apporte la preuve scientifique avec ses collaborateurs du Centre de recherche de l’Institut du cerveau et de la moelle épinière (CRICM). L’expérience a été menée, dans un premier temps, sur des volontaires sains qui appuyaient, de manière répétitive, d’autant plus vite sur des touches d’un clavier d’ordinateur que la récompense était élevée (10 euros contre 1 centime d’euro).
« Notre objectif a été d’essayer de comprendre ce qui se passait dans le cerveau des participants. Nous avons fait l’hypothèse que le circuit de la dopamine pouvait être impliqué dans ces processus », explique le chercheur. Afin de tester cette hypothèse, l’expérience a été renouvelée avec des patients atteints de la maladie de Gilles de la Tourette, maladie caractérisée notamment par une trop forte libération de dopamine dans le cerveau. La moitié d’entre eux étaient traités par des neuroleptiques, bloquant le circuit de la dopamine. Il est apparu que, face à une récompense monétaire plus élevée, les personnes sans traitement apprenaient à exécuter la tâche bien plus rapidement que les personnes traitées et surtout que les volontaires sains.
Pour les chercheurs, qui ont publié leurs résultats dans la revue « Brain » du 23 août, cette étude est également un argument de plus en faveur d’un lien entre l’hyperdopaminergie des personnes souffrant du syndrome de Gilles de la Tourette et leurs tics moteurs. L’efficacité de molécules neuroleptiques atypiques est déjà à l’étude.
Autre enseignement concernant l’apprentissage et la réhabilitation cognitive : selon une étude canadienne, publiée en ligne par le journal « Psychology and Aging » (22 août), les personnes âgées assimilent mieux les informations nouvelles par la méthode essai/erreur que par une méthode dite passive. « La littérature scientifique a traditionnellement prôné l’apprentissage sans erreur pour les adultes âgés. Cependant, notre étude a montré que, lorsqu’ils étudient une matière très conceptuelle, où ils peuvent établir une relation significative entre leurs erreurs et l’information correcte qu’ils sont censés retenir, les erreurs peuvent jouer un rôle tout à fait positif dans le processus d’apprentissage », indique le principal auteur de la recherche, Andrée-Ann Cyr, qui travaille à l’Institut Rotman du centre Baycrest sur la condition mentale des personnes âgées (université de Toronto).
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