« En France, près d’un accident corporel de la route sur dix est associé à l’utilisation du téléphone au volant. Or, ceux qui téléphonent en conduisant ont très peu conscience du danger », souligne une expertise collective menée par l’INSERM et l’IFSTTAR*.
En s’équipant d’un kit mains libres pour converser sur la route tout en échappant à l’amende forfaitaire (35 euros et 2 points en moins sur le permis), de nombreux conducteurs estiment réduire sensiblement le facteur de risque accidentogène lié à l’usage de téléphone portable en véhicule. Il n’en est rien. « Parce que le kit mains libres n’est pas interdit, beaucoup s’imaginent que le danger réside dans la manipulation physique du téléphone (…) alors que la menace vient de la captation de son attention », indique le rapport présenté le 6 mai. « Au-delà de la mobilisation physique du conducteur (motrice et visuelle), téléphoner introduit une forte charge mentale supplémentaire et réduit gravement les ressources intentionnelles indispensables pour conduire », considère le rapport d’experts.
Toléré par le Code de la route, le kit mains libres entraîne pourtant « quasiment le même niveau de distraction que le mobile ordinaire ». Avec ou sans les mains, « le conducteur qui téléphone est tout juste capable d’assurer en parallèle les tâches de conduite routinières, comme s’il se mettait en pilotage automatique ». De plus, en cas d’accident avec un kit mains libres, « la responsabilité du conducteur pourrait être engagée si l’inattention est à l’origine de la perte de maîtrise du véhicule », rappellent les experts.
* Institut français des sciences et technologies des transports, de l’aménagement et des réseaux.
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