C'est dans ses locaux flambant neufs, rue Léon-Jost, dans le 17e arrondissement de Paris, que l'Ordre national des médecins a abordé ce mardi les sujets chauds de cette rentrée pour la profession.
Tout en prenant acte de la volonté d'ouverture et de dialogue de la nouvelle ministre de la Santé, une « valeur fondamentale » selon le Dr Patrick Bouet, le président de l'instance ordinale, veut juger sur pièces. « Il y a une attente très forte de la part de la profession (...) à travers les annonces faites récemment autour de la stratégie nationale de santé, du plan contre la désertification médicale et du projet de loi de financement de la Sécurité sociale », déclare le généraliste.
Sur les quatre axes de la stratégie nationale de santé (prévention et promotion de la santé, lutte contre les inégalités sociales et territoriales, qualité des soins et innovation), le patron de l'Ordre ne mâche pas ses mots. « C'est la quatrième fois qu'on nous en parle ! Si c'est pour se retrouver à nouveau autour d'une table (...), ce ne sera pas utile. Parler, oui, mais parler pour mettre en œuvre des mesures réglementaires et législatives dans le sens souhaité par la profession, c'est ce que nous attendons », dit-il.
Une formation professionnalisante
Pour réussir ces réformes, l'enveloppe financière pour le secteur de la santé, en cours d'arbitrage, devra être à la hauteur. À la veille de la présentation par le gouvernement de deux textes budgétaires majeurs (projet de loi de finances – PLF – puis projet de loi de financement de la Sécurité sociale – PLFSS), l'Ordre se dit a priori rassuré. « Les craintes que l'ONDAM (objectif national de dépenses d'assurance-maladie) soit resserré ne semblent pas être confirmées. Mais nous attendons de voir les mesures d'économies qui ne devront pas être synonymes de restriction », ajoute-t-il.
Concernant le plan sur les déserts médicaux, annoncé pour début octobre, le patron du CNOM est droit dans ses bottes. Pour lui, la feuille de route devra répondre à trois questions. Comment organiser l'accès aux soins ? Comment organiser les coopérations entre les acteurs et les systèmes de prise en charge des soins ? Et comment organiser la formation pour qu'elle soit professionnalisante dans les territoires ? « Si ce plan n'est là que pour rassembler les initiatives existantes, on n'aura fait qu'un quart du chemin, prévient-il. Il faut se projeter dans quatre ans quand il y aura 500 médecins généralistes en moins », martèle le Dr Bouet.
Sur la santé publique enfin, « nous souhaitons le caractère obligatoire des 11 vaccins mais la clause d'exemption évoquée nous paraît être un mauvais choix », explique le Dr Bouet. Si l'instance ordinale se dit favorable à la PMA, elle s'oppose à la gestation pour autrui et à une nouvelle loi sur la fin de vie.
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