Aspirine et cancer, un effet en prévention mais aussi en curatif sur la survie

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Publié le 22/04/2016
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Crédit photo : PHANIE

Dans les cancers de l'intestin, du sein et de la prostate, l'aspirine à faible dose en association au traitement conventionnel pourrait augmenter la survie jusqu'à 20 % et éviter la dissémination métastatique, selon une revue de la littérature réalisée par une équipe de la faculté de médecine de Cardiff.

Différentes études ont montré que la prise régulière d'aspirine à faible dose diminue l'incidence de certains cancers. Ce qui a conduit un groupe d'experts indépendants consultés par le gouvernement fédéral américain (USPSTF) à se prononcer le 11 avril dans « Annals of Internal of Medicine » en faveur d'une prise de 70 à 81 mg/j chez les personnes de 50 à 69 ans qui présentent un risque accru de maladies cardio-vasculaires, en prévention primaire de ces pathologies mais aussi du cancer colo-rectal.

Cinq essais randomisés et 42 études observationnelles

L'étude de Cardiff publiée dans « PLoS One » est la première à proposer l'acide salicylique dans le traitement des cancers. L'équipe dirigée par le Pr Peter Elwood a inclus les données de 5 essais randomisés et 42 études observationnelles dans les cancers colo-rectaux, du sein et de la prostate.

« Les résultats de 6 études sur d'autres cancers suggèrent aussi une réduction, mais le nombre de patients était trop faible pour assurer une interprétation fiable, explique le Pr Elwood. Une mutation - connue comme PIK3CA - était présente chez environ 20 % des patients et semblait expliquer le gros de la réduction de la mortalité dans le cancer du côlon par l'aspirine ».

Quant au risque hémorragique lié à l'aspirine, aucun saignement digestif secondaire n'a été retrouvé. À ce sujet, le Pr Elwood précise avoir « spécifiquement regardé les preuves disponibles et écrit à tous les auteurs pour leur demander davantage de données. Aucune étude n'a rapporté de saignement grave ou mettant la vie en danger ». Dans ses recommandations, l'USPSTF souligne le risque d'hémorragie grave de l'estomac, des intestins et du cerveau chez certaines personnes et estime que les bénéfices surpassent les effets néfastes pour les personnes à risque élevé de maladies cardio-vasculaires.

Dr Irène Drogou

Source : lequotidiendumedecin.fr