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Une raison de plus pour inciter les mères à arrêter de fumer pendant et après la grossesse : une nouvelle étude suggère que l’exposition à la fumée de cigarette, in utero et après la naissance, contribue à l’apparition de troubles du comportement chez les enfants. Ces nouveaux travaux ont été menés par des chercheurs de l’INSERM et de l’université Pierre et Marie Curie, en collaboration avec les CHU de 6 villes françaises, et sont publiés dans la revue « PLoS One ».
Si les effets nocifs de l’exposition passive au tabac sur certains tissus sont désormais bien documentés, par exemple sur les voies aériennes, le rôle potentiel de cette exposition est bien moins connu lorsqu’il s’agit de la relier aux problèmes comportementaux chez les enfants. C’est dans ce contexte que l’équipe a analysé les données d’exposition au tabac, pendant la grossesse et après la naissance, de 5 221 enfants scolarisés en primaire. L’exposition des enfants a été évaluée au travers d’un questionnaire standardisé rempli par les parents. Ces derniers ont également répondu à un deuxième questionnaire – le Questionnaire des Forces et Difficultés (the strength and difficulties questionnaires ou SDQ) – pour évaluer le fonctionnement comportemental et l’adaptation psychosociale de leurs enfants.
Leurs résultats issus de cette population révèlent que l’exposition passive précoce à la fumée de cigarette était associée à un risque accru de troubles des émotions et des conduites chez les enfants. « Pour les troubles émotionnels, vous avez par exemple des enfants qui sont malheureux, abattus, qui sont facilement effrayés, qui se replient un peu sur eux-mêmes, qui se cramponnent aux adultes pendant les situations nouvelles, décrit le Pr Isabella Annesi-Maesano, auteur senior de l’étude. Pour les troubles de la conduite, ce sont des enfants qui font des colères, qui se bagarrent avec les petits copains, qui mentent ou trichent, voire – mais c’est très rare – qui volent à la maison ou ailleurs. »
Les auteurs précisent que jusqu’à 21 % des enfants ayant été exposés à la fumée de cigarette pendant la grossesse, ou dès le plus jeune âge, présentaient des troubles émotionnels. L’association était encore plus forte lorsque l’exposition avait lieu à la fois pendant la grossesse et après la naissance.
Le Pr Annesi-Maesano rappelle que les auteurs ne peuvent pas prouver une relation de cause à effet à partir de cette étude. « Chez l’homme, il faut toujours garder en tête qu’on a affaire avec des événements de santé multifactoriels. Donc, c’est une contribution mais qui n’explique pas tout. »
Cette dernière ajoute que des études menées chez l’animal ont permis d’observer les effets neurotoxiques du tabac sur le cerveau, au travers des récepteurs acétylcholiniques. « Chez le singe, une étude a montré qu’il y a une perte des cellules et, pour les cellules qui restent, ces dernières ont une forme différente, elles sont plus grandes... Il y a donc une altération du développement du cerveau. Mais c’est une hypothèse bien sûr. »
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