Seulement 0,2 % de Chinois auraient un état de santé cardiovasculaire considéré comme « idéal » par l’American Heart Association (AHA), selon une étude publiée dans le « Journal of the American College of Cardiology », menée par le Pr Guang Ning, chercheur au laboratoire d’endocrinologie et maladies métaboliques de l’Institut of Health Sciences de Shanghai.
Afin de promouvoir la santé cardiovasculaire au cours de la prochaine décennie, l’AHA a récemment présenté sept indicateurs majeurs à suivre pour mesurer la santé cardiovasculaire : le tabagisme, l’indice de masse corporelle (IMC), l’activité physique régulière, le régime alimentaire sain, le cholestérol, la pression artérielle et la glycémie. Selon l’AHA, la santé cardiovasculaire « idéale » est définie comme l’absence de maladie et la présence simultanée des 7 indicateurs.
« Il est crucial pour la Chine d’obtenir des données nationales sur la santé cardiovasculaire et de surveiller les tendances », notent les auteurs de l’étude. En adoptant le concept et la définition de la santé cardiovasculaire de l’AHA, les chercheurs ont donc construit une base de données à partir d’un échantillon national de 96 000 personnes représentatives de la population chinoise, afin d’évaluer l’état actuel des maladies cardiovasculaires et des facteurs de risques. La collecte de données a été effectuée par un personnel formé selon un protocole standard dans des centres dédiés à travers le pays, et à l’aide de questionnaires retraçant les modes de vie (alimentation, tabagisme, sport…) La pression artérielle et le taux de glucose ont également été mesurés.
Promouvoir la santé cardiovasculaire, une urgence
Globalement, seulement 0,2 % des adultes chinois présentaient l’ensemble des sept indicateurs. Dans le détail, les résultats montrent que 70 % des adultes chinois ne fumaient pas, ou avaient cessé de fumer. Près de 66,2 % de Chinois avaient des niveaux d’IMC correct, plus de 80 % ont signalé avoir une activité physique régulière, 83,9 % avaient un taux de cholestérol idéal et 60,4 % d’entre eux avaient un taux de glucose normal. Mais moins de 2 % des participants ont déclaré avoir une alimentation saine.
Autre résultat, les participants plus jeunes ou vivants en zone rurale avaient de meilleurs modes de vie. « Ces données indiquent que la majorité de la population adulte chinoise ne répond pas à des niveaux optimaux de la santé cardiovasculaire. Promouvoir la santé cardiovasculaire est particulièrement urgent pour la Chine parce que la croissance économique rapide, l’urbanisation accélérée, et le vieillissement de la population ont conduit à une épidémie de maladies chroniques dans le pays », expliquent les auteurs.
L’OMS estime que la perte économique en Chine d’une maladie cardiaque, AVC et diabète pourrait atteindre 558 milliards de dollars entre 2005 et 2015. « Nos résultats fournissent des preuves supplémentaires pour que la santé cardiovasculaire soit une priorité de santé publique en Chine », concluent les auteurs.
Il est important de noter que des études précédentes ont rapporté un faible niveau de santé cardiovasculaire idéale dans bien d’autres pays, avec moins d’1 % de la population aux États-Unis ou 0,28 % en Espagne.
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