La promotion de l’allaitement est une priorité du Programme national nutrition santé (PNNS) 2011-2015, avec l’ambition d’augmenter sa fréquence d’au moins 15 % en 5 ans. Le PNNS recommande l’allaitement maternel « de façon exclusive jusqu’à 6 mois, et jusqu’à 4 mois pour un bénéfice santé ». Une recommandation qui est, en France, encore peu suivie, selon les résultats de 2 études publiés dans le « Bulletin épidémiologique hebdomadaire ».
Étude ELFE chez 18 000 nourrissons
La première, l’étude ELFE a été réalisée sur un échantillon de 18 000 nourrissons nés tout au long de l’année 2011 dans une maternité de France métropolitaine. Elle montre que plus de deux tiers (70,5 %) des enfants reçoivent du lait maternel à la maternité mais seulement 59 % de façon exclusive, (11,5 % en association avec des préparations pour nourrissons).
De plus, des différences importantes existent selon le contexte de la naissance et les caractéristiques sociales des parents. Les taux sont plus faibles en cas de complications à la naissance ainsi que chez les nourrissons de parents nés en France, ouvriers, employés ou sans profession. La pratique de l’allaitement diminue aussi chez les mères qui ont un niveau d’études intermédiaire, celles qui fument ou celles qui étaient en situation d’insuffisance ou de surcharge pondérale avant la grossesse et chez les mères peu investies dans la préparation à la naissance.
Étude EPIFANE chez 3 368 enfants
La deuxième étude, l’étude EPIFANE, permet de disposer des premières données nationales sur la durée de l’allaitement maternel. Elle a été réalisée en 2012-2013 par l’Institut de veille sanitaire (InVS) sur un échantillon aléatoire de 3 368 enfants, nés au cours du premier trimestre 2012, dans 136 maternités de France métropolitaine. Si à la maternité, 74 % des mères choisissent l’allaitement maternel, elles ne sont plus que 40 % à le poursuivre à 3 mois et seulement 21 % de façon exclusive ou prédominante (sans complément de biberons de préparations pour nourrisson vendues dans le commerce). À 6 mois, 23 % des enfants sont encore allaités et, à un an, 9 % le sont toujours.
Si l’on compare avec les taux d’allaitement à 6 mois aux Pays-Bas (33 %) et en Norvège (82 %), « la France est non seulement l’un des pays d’Europe où le taux d’initiation de l’allaitement maternel à la naissance est l’un des plus bas mais également l’un des pays où les mères qui choisissent d’allaiter leur enfant le font le moins longtemps », souligne l’InVS. Les chercheurs espèrent désormais pouvoir identifier les facteurs associés à la durée de l’allaitement afin de mieux cibler les interventions.
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