Le Dr Jean Carpentier, qui se décrivait lui-même comme « descendant des événements [de mai 68] » est mort le 9 juillet à l'âge de 78 ans.
La presse nationale, que le personnage a toujours intrigué (voir le portrait publié par « Libération » il y a 18 ans), a salué la disparition de ce médecin atypique (lire l'article-hommage du « Monde »).
LE tract fondateur
Généraliste « engagé », « éclairé »..., selon les gros titres, Jean Carpentier a marqué les esprits quand, à l'hiver 1971, il participe à la rédaction d'un tract distribué à la sortie du lycée de Corbeil-Essonnes intitulé « Apprenons à faire l'amour ».
43 ans plus tard, le vade mecum a un peu vieilli – « L'homme possède un organe fait de tissu érectile : la verge. La femme possède un organe beaucoup plus petit mais indépendant, situé au-dessus de l'orifice extérieur du vagin : le clitoris », explique-t-il en préambule, avant de poursuivre sur « l'intérêt de la masturbation » (« bien connaître votre corps ou les plaisirs qu'il peut vous procurer ») ou encore « l'intérêt de l'homosexualité » (qui « vient surtout du fait que les relations hétérosexuelles (filles-garçons) sont généralement interdites aux jeunes par l'hypocrite autorité morale »). Mais à l'époque, il vaut au Dr Carpentier une poursuite pour « outrage aux bonnes moeurs » et « incitation des mineurs à la débauche ». L'Ordre l'interdit d'exercice pendant un an.
Aux bons soins des toxicomanes
Une page pompidolienne flamboyante rapidement tournée par le Dr Carpentier. Car ce « judéo- catho-communiste, élevé dans le populo » (autre autoportrait) a vite changé de registre. Installé dans le 12e arrondissement de Paris, il s'est en particulier investi dans la prise en charge des toxicomanes à une époque où le sujet intéressait peu. Apôtre précoce de la substitution aux opiacés, il sera finalement en 1999 chargé très officiellement d'une mission sur le sujet par le ministre de la Santé de l'époque, Bernard Kouchner.
Le Dr Jean Carpentier avait pris sa retraite de généraliste en 2007.
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