« Des apports élevés de sodium dès la prime enfance favorisent
l’appétence pour le goût salé et, à plus long terme, l’augmentation de la pression artérielle », rappelle D.
Rieu.
1) Quels sont les apports souhaitables ?
On ne parle pas d’apports « conseillés », mais d’apports « adéquats » en se fondant sur les apports observés dans des populations en bonne santé. Par exemple, l’apport adéquat de sodium chez les nourrissons nourris exclusivement au sein entre la naissance et 6 mois est estimé à 120 mg/j, compte tenu du fait que le lait maternel contient 160 mg de sodium par litre.
En 2005, aux États-Unis, des experts ont proposé des apports adéquats en sodium en fonction de l’âge :
– 120 mg/j de 0 à 6 mois (soit 300 mg/j de sel) ;
– 370 mg/j de 7 à 12 mois (soit 940 mg/j de sel) ;
– 1 000 mg/j de 1 à 3 ans (soit 2 540 mg/j de sel) ;
– 1 200 mg/j de 4 à 8 ans (soit 3 000 mg/j de sel) ;
– 1 500 mg/j au-delà de 8 ans, comme chez l’adulte (soit 3 800 mg/j de sel).
Rappel : l’Organisation mondiale de la santé (
OMS) recommande chez l’adulte de limiter les apports en sodium à moins de 2
g/j, soit moins de 5
g de sel /j.
2) Quelles sont les sources ?
A. De la naissance à 3 ans
• La teneur en sodium est :
– lait maternel : 160 mg/L ;
– préparations pour nourrisson : 150 à 270 mg/L ;
– préparation de suite : 147 à 370 mg/L ;
– laits de croissance : 160 à 390 mg/L ;
– lait de vache
UHT : 420 mg/L.
• La limite réglementaire est de 100 mg de sodium pour 100
kcal pour les préparations à base de céréales et de 200 mg pour 100 calories dans les aliments spécifiques pour bébés.
• Au cours de la diversification alimentaire, les apports
sodés augmentent. Une enquête réalisée en France en 2000 chez 706 enfants de moins de 36 mois non allaités a montré que les apports moyens de sodium sont de :
– 248 ± 98 à 4 mois ;
– 468 ± 439 à 6 mois ;
– 726 ± 295 à 10-12 mois ;
– 1 144 ± 386 à 19-24 mois ;
– 1 303 ± 426 à 31-36 mois.
Soit des chiffres supérieurs aux apports adéquats.
B. Après 3 ans
Les apports en sodium proviennent : pour 70-75 % du sel ajouté aux aliments ou boissons au cours de la fabrication ou du conditionnement ; pour 10-15 % du sel ajouté à la cuisson ou du sel de table ; pour 10-15 % du sel naturellement présent dans les aliments et les boissons.
Une enquête de consommation alimentaire réalisée en 2006-2007 chez des 3 à 7 ans montre que, chez eux, les plus gros pourvoyeurs de sel sont le pain, les biscottes, les charcuteries, les plats composés, les condiments et les sauces, les fromages, les pizzas et quiches, les pâtisseries, le lait, les
viennoiseries et les soupes. Avec le sel ajouté, les apports quotidiens sont de 6,9
g/j chez les garçons et de 6,3
g/j chez les filles ; 23 % des garçons avaient des apports supérieurs à 12
g/j.
3) Conclusion
«
Les apports en sel des nourrissons et des enfants en France sont élevés et supérieurs aux apports estimés adéquats […] Il est important que les enfants prennent l’habitude, dès leur plus jeune âge, de consommer une alimentation peu salée », concluent les auteurs.
Dr Emmanuel de Viel
D.
Rieu. Archives de Pédiatrie 2014 ; hors série 1 : 155-6.
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