La présidente de la commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale, Catherine Lemorton, ne s’est pas fait que des amis chez les médecins libéraux. Lors de son passage à une émission de RMC consacrée au tiers payant, la députée socialiste de Haute-Garonne, a tenu des propos peu amènes qui ont choqué les syndicats de médecins libéraux.
La pharmacienne a mis en cause le « colloque singulier » entre le médecin de ville et le patient – « J’aimerais bien aller voir ce qu’il s’y passe », a-t-elle attaqué, ajoutant que les relations entre le médecin « sachant » et son patient relevaient davantage de la « subordination ».
À une relance du journaliste, « Les médecins soignent, ils n’ont jamais laissé mourir personne ! », Catherine Lemorton a répondu laconiquement : « Dans les hôpitaux publics, je peux vous affirmer que oui. Je n’en dirai pas plus... »
Catherine LEMORTON et la médecine libérale par ucdf
Un sous-entendu qui fâche
L’Union des chirurgiens de France (UCDF) s’insurge du sous-entendu de la députée : « Quels sont ceux qui ne sont pas à l’hôpital public ? Les médecins libéraux, ainsi suspectés de laisser mourir les patients impécunieux. Car chacun le sait, les médecins salariés soignent les patients pour les guérir quand les libéraux ne le font que pour s’enrichir ! ».
Dans une vidéo sarcastique, l’UCDF s’inquiète des conséquences des attaques à répétition contre la médecine libérale.
La Fédération des médecins de France (FMF) souhaite que Catherine Lemorton, qui a insulté l’ensemble des médecins libéraux fasse des excuses publiques.
« Le Quotidien » a tenté sans succès de joindre Catherine Lemorton.
La Confédération des syndicats médicaux français (CSMF) condamne avec fermeté un « dérapage » : « Les propos tenus au cours de cette émission sont particulièrement graves et disqualifient celle qui les a tenus. » « L’insinuation selon laquelle en dehors de l’hôpital public, les patients seraient en danger de mort, est simplement scandaleuse dans la bouche d’une responsable politique de ce niveau et révolte les médecins libéraux », ajoute le syndicat.
La CSMF déplore le « recours aux propos injurieux de cette parlementaire, pourtant professionnelle de santé », qui traduit selon lui « le manque d’arguments sérieux et de fond pour défendre la généralisation du tiers payant ».
Selon le syndicat, Catherine Lemorton fait lourdement erreur lorsqu’elle affirme que le colloque singulier entre un médecin et son patient n’est rien d’autre qu’un « rapport de force » ou de « subordination » : « C’est précisément le fait que le patient paye directement son médecin qui écarte cette prétendue subordination. »
« Lorsque l'idéologie remplace la pensée et le respect de l'autre, seule la démission tient lieu d'excuse », affirme le Dr Jérôme Marty, président de l'Union française pour une médecine libre (UFML), en conclusion du commentaire posté à cet article.
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