Réalisée dans des conditions de vie réelle, une expérience Belge montre qu’une fécondation in vitro (FIV) peut être menée du début à son terme pour un coût presque modeste de 200 euros, avec les mêmes chances de succès que les procédures actuelles beaucoup plus onéreuses, en allégeant les techniques d’incubation.
Au total, et selon les résultats intermédiaires de cette expérience qui viennent d’être présentés au congrès annuel de la Société européenne de reproduction et d’embryologie par son promoteur, le Pr Elke Klerkx (Genk Institute for Fertility Technology, Belgique), 12 enfants en parfaite santé sont nés très naturellement, par voie basse, après une FIV « low-cost ». Le premier est un petit garçon, baptisé « low-cost baby » dans l’abstract qui accompagne la présentation, né à la 40e semaine de gestation, qui pèse 3,5 kg et mesure 52 cm.
Cinq millions de bébés sont nés de FIV dans le monde mais essentiellement dans les pays développés. « L’infertilité est l’un des problèmes de santé les plus négligés dans les pays qui ont peu d’accès aux soins, a expliqué le Pr Klerkx, qui dénonce aussi la marginalisation de certaines femmes qui n’ont pas procréé. Deux millions de femmes vivant dans les pays en développement seraient concernées par l’infertilité selon l’Organisation mondiale de la santé.
Cette nouvelle technique de FIV, dite « low cost culture system », utilise une simplification des procédés d’incubation, les incubateurs classiques étant remplacés par deux tubes de verre.
Vingt-trois des 35 cycles (65,7 %) ont produit des embryons de qualité. Le taux d’implantation a été de 34,8 % (8/23) et taux de grossesse de 30,4 % (7/23) avec un seul avortement à la 8e semaine de gestation.
« Nos premiers résultats apparaissent comme une preuve de principe montrant qu’un système de culture simplifié permet d’offrir une opportunité de FIV abordable pour les pays en développement, lorsque la FIV s’avère la seule solution » a expliqué le Dr Klerkx. « C’est une étape majeure dans l’accès aux traitements de l’infertilité. Lorsque l’on associe le transfert simple d’embryon et des protocoles simples de stimulation, nous estimons le coût d’un cycle à moins de 200 euros », confirme le premier investigateur.
Encore faut-il avoir accès aux centres qui développent la technique. Dans les pays développés, le coût d’implantation d’un laboratoire certifié de haute qualité pour la FIV est estimé entre 1,5 et 3 millions d’euros alors que ces laboratoires « low cost » peuvent être mis en œuvre pour moins de 300 000 euros, a expliqué le Dr Klerkx promoteur de la technique. Le premier laboratoire « low-cost » devrait voir le jour à Genk en novembre 2013.
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