Marie-Arlette Carlotti, ministre en charge des personnes handicapées, accompagnée de sa ministre de tutelle Marisol Touraine, a dévoilé aujourd’hui devant le conseil des ministres, devant la presse, et enfin devant les associations, le 3e plan autisme 2013-2017.
Le plan est doté d’un budget supplémentaire de 205,5 millions, « dont 195 millions d’euros déployés dans le secteur médico-social. C’est près de 20 millions de plus que le plan précédent », a indiqué la ministre de la Santé, comme gage « d’une volonté politique forte et concrète ». Il se distingue notamment du deuxième plan par la place qu’il accorde aux associations et aux familles, intégrées au sein des centres de ressource autisme (CRA) et dans le comité de suivi, et par une inflexion vers des prises en charge non-psychanalytiques. « Nous voulons pacifier la situation, ne pas monter les familles contre les psychanalystes. La psychanalyse est partout présente en France. Il est question d’utiliser tous les leviers pour faire en sorte que les bonnes pratiques identifiées par la HAS soient mises en œuvre », a déclaré Marie-Arlette Carlotti.
Améliorer le diagnostic précoce
Ce 3e plan est structuré autour de 5 axes, à commencer par la promotion du diagnostic précoce dès 18 mois. Pour un budget de 63 millions d’euros, 3 niveaux d’acteurs sont mobilisés. D’abord, les professionnels de la petite enfance et de l’éducation sont incités à lancer l’alerte. Dès 2015, ils seront aidés par un carnet de santé refondu avec l’inclusion d’items sur l’autisme. Ensuite, les équipes des centres d’action médico-sociale précoce (CAMSP), des centres médico psychopédagogiques (CMPP), et des hôpitaux et PMI voient leurs moyens renforcés avec 310 nouveaux postes dans les centres et le financement de formation aux outils de diagnostic précoce. Dernier maillon, les CRA, dédiés au diagnostic complexe et adossés aux CHU, bénéficient d’une enveloppe de 3 millions d’euros pour augmenter leur personnel formé.
Quant à la prise en charge des tout-petits autistes, 300 places seront créées dans les SESSAD (services d’éducation spécialisée et de soins à domicile) et 700 en 4 ans dans les écoles maternelles. Dès la rentrée 2014, une unité d’enseignement (c’est-à-dire une classe en milieu ordinaire) devra ouvrir par académie avec un instituteur et une équipe médico-sociale.
126,1 millions pour assurer la prise en charge au long court
« La France accuse un trop grand retard : l’offre d’accueil est insuffisante, les ruptures de soins fréquentes. En 2010, moins d’un autiste sur 5 avait un accompagnement dans une structure avec un agrément », a rappelé Marisol Touraine. Plus de 126 millions d’euros sont donc débloqués pour créer 1 500 nouvelles places pour les adultes, dans les MAS (maisons d’accueil spécialisées), FAM (foyers d’accueil spécialisés), ou SAMSAH (services d’accueil médico-sociaux pour les adultes handicapés) et 550 places dans les SESSAD pour les enfants et adolescents. Enfin, « à condition qu’ils s’ouvrent vers les méthodes modernes préconisées par la HAS », a précisé Marie-Arlette Carlotti, les établissements existants pourront toucher une partie d’une enveloppe de 41 millions.
En outre, le gouvernement s’engage à financer les places prévues dans le 2e plan, mais non réalisées. « Il reste 2 530 places à réaliser pour 65 millions d’euros. Quelque 1 170 sont dans les tuyaux des Agences régionales de santé, et elles seront acceptées, pour 26 millions d’euros, car il faut aller vite », a expliqué Marie-Arlette Carlotti.
Soutien aux familles, recherche et formation
Le 3e plan autisme prévoit 15 millions d’euros pour aider les familles, notamment via la création de 350 places de répit, et d’un portail internet au niveau national. Les familles seront mieux intégrées dans les CRA, au sein de comité des usagers.
La recherche est incitée à se repositionner sur les origines et les mécanismes de l’autisme. Si aucun crédit supplémentaire n’est prévu dans le plan, la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA) devrait consacrer 500 000 euros par an à ce type de projets. Enfin un million d’euros permettra de former 5 000 professionnels, médecins, enseignants, ou acteurs du médico-social.
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