Le sondage réalisé par téléphone les 2 et 3 avril 2012 auprès d’un échantillon représentatif de 1 004 personnes, est explicite : une grande majorité des Français est hostile au dispositif des franchises médicales instauré depuis 2005. La raison ? Cette participation de 1 euro par consultation et de 0,50 centime par boîte de médicament pénalise les plus modestes et les plus malades, et peut provoquer un retard dans l’accès aux soins. La responsabilisation des usagers du système de santé, motif allégué pour instaurer cette participation forfaitaire, ne convainc qu’un tiers des Français.
Ouvriers sévères.
Deux marqueurs influencent l’opinion des sondés : la classe sociale et la famille politique. Plus l’on descend dans la hiérarchie sociale, plus les franchises déplaisent. 71 % des ouvriers les rejettent, contre 61 % des cadres. En outre, 81 % des sympathisants de gauche jugent le dispositif injuste : deux fois plus que les sympathisants de droite (41 %).
Malgré ces divergences, les Français restent solidaires. Près de 9 citoyens sur 10 (87 %) sont favorables à une dispense de paiement des franchises pour les personnes souffrant d’une maladie chronique ou en affection longue durée, et 8 sur 10 estiment que ceux qui vivent sous le seuil de pauvreté devraient également être dispensés de cette contribution.
Christian Andreo, directeur des actions nationales de AIDES, se félicite que « les Français aient bien compris » ce qu’il appelle l’injustice sociale et le non-sens économique des franchises. « Cela ne génère que renoncement et retard dans l’accès aux soins, donc complications médicales et à terme, surcoût pour la collectivité ». Le montant des franchises peut s’élever jusqu’à 500 euros par an en moyenne pour une personne séropositive sous traitement, rappelle AIDES.
Qu’en est-il des présidentiables ? Éva Joly, Jean-Luc Mélenchon et Philippe Poutou demandent l’abolition des franchises. Mais François Hollande, bien qu’interrogé sur l’abolition des franchises médicales par la plate-forme seronet.info animée par AIDES, botte en touche et n’affiche pas clairement sa position. Quant au président sortant, « il serait étonnant que Nicolas Sarkozy, qui a inventé l’impôt sur la maladie, revienne sur sa création », estime AIDES.
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