Les efforts consacrés à une activité physique ou mentale sont dépendants de la motivation, cette dernière pouvant être soutenue par une récompense. Que se passe-t-il dans le cerveau lorsque des efforts physiques et mentaux sont mis en jeu pour atteindre un objectif ? Y a-t-il un centre de motivation unique ou cela correspond-il à des fonctions dispersées dans le cerveau ?
Pour répondre à ces questions, les chercheurs de la Pitié-Salpêtrière (Mathias Pessiglione et coll.) ont fait exécuter un certain nombre de tâches à 20 volontaires tout en réalisant une imagerie IRM fonctionnelle. Les tâches associent une action cognitive et une action motrice. Ainsi, les participants ont dû caractériser un chiffre parmi une série et actionner une poignée lorsqu’il était trouvé. Un gain s’associait aux bonnes réponses, mais il était plafonné à la première fausse réponse dans une série. Un récapitulatif des gains était projeté à la fin de chaque série pour motiver le participant.
C’est ainsi que les images IRMf montrent l’existence d’« un système motivationnel général », une région qui s’active lors des efforts mentaux (se concentrer sur ce qu’on fait) comme des efforts physiques (serrer la poignée) : le striatum ventral. Plus la somme en jeu est importante et donc plus la motivation est forte, plus cette structure est activée. Le striatum ventral se connecte au noyau caudé (la partie médiane du striatum) lorsque la tâche est difficile sur le plan cognitif. Et le striatum ventral se connecte au putamen (la partie latérale du striatum) lorsque la difficulté se situe sur le plan moteur. « Le striatum ventral pourrait commuter les connexions en fonction de la demande, c’est-à-dire amplifier l’activité neuronale dans le noyau caudé pour une opération cognitive et dans le putamen pour une action physique », explique Mathias Pessiglione.
« PloS Biology », 21 février 2012, vol. 10, http://dx.doi.org/10.1371/journal.pbio.1001266
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