Face aux menaces de fermeture de la maternité du Blanc, dans l’Indre, « c’est tout un territoire qui s’est levé », assure Jean-Paul Chanteguet, le député-maire de cette petite commune rurale, sur le pied de guerre à la veille d’une nouvelle manifestation samedi.
Banderoles dans toute la ville, pétition signée par 30 000 personnes, manifestation rassemblant 6 000 personnes (pour 7 000 habitants) début décembre, soutien de plus de 4 000 élus de 200 communes de l’Indre mais aussi d’Indre-et-Loire, de la Vienne et la Haute-Vienne voisines : la mobilisation n’a cessé d’enfler depuis l’annonce, à la fin de 2011, du projet de fermeture de la maternité et d’une partie de la chirurgie au centre hospitalier du Blanc.
« Honnêtement, on ne s’attendait pas à une telle mobilisation », admet le conseiller général Alain Pasquer, président du Comité de défense d’un l’hôpital qui se trouve situé dans un des cinq départements les plus touchés par la désertification médicale. Pour lui, citoyens et élus de tous bords ont rejoint la bataille au nom de la sécurité des patients mais aussi, plus largement, pour la survie des zones rurales. « Prenez un jeune couple d’enseignants qui voudrait demander sa mutation au Blanc pour la qualité de vie : s’il n’y a plus de maternité, ils iront s’installer ailleurs », estime-t-il.
Avec plus de 400 salariés, l’hôpital est le 2e employeur de la ville. Une centaine d’emplois sont sur la sellette selon le maire du Blanc. Les hôpitaux les plus proches – Châtellerault, Châteauroux ou Poitiers – sont à près d’une heure de (petite) route. « À partir du moment où on commence à détricoter l’hôpital, notre ville va perdre en attractivité », déplore le député-maire.
Un « gouffre », selon l’ARS.
De son côté, le directeur de l’agence régionale de santé (ARS), Jacques Laisné, avance la nécessité de restructurer l’établissement lourdement déficitaire, devenu un « gouffre » que l’État ne saurait indéfiniment renflouer (4 millions d’euros d’aide annuelle, dit-il). D’autant que la maternité effectue environ 370 accouchements par an, alors qu’il en faudrait au moins 500 pour qu’elle soit viable, selon lui. Le patron de l’ARS a proposé de transformer la maternité en centre périnatal de proximité et de n’accorder à l’hôpital qu’une autorisation de chirurgie ambulatoire en semaine. Aucune décision définitive concernant la maternité n’a été arrêtée, assure l’ARS. Qui avance un autre argument : il n’y aurait pas assez de médecins à l’hôpital du Blanc pour assurer la sécurité des soins.
À la manifestation de ce samedi après-midi doivent se joindre aux mamans avec poussettes des agriculteurs et leurs tracteurs, des ambulances... « Le message, c’est que tout le monde est contre ce projet de fermeture », explique Tatiana Darras, sage-femme et secrétaire du Comité de défense de l’hôpital. Si le projet de l’ARS est validé, « alors ce sera la dernière manifestation gentille », prévient-elle.
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