Certains établissements de santé utiliseraient de l’oxyde d’éthylène pour la stérilisation des biberons, tétines et téterelles. « Ce procédé de stérilisation n’est pas autorisé pour les matériaux au contact des denrées alimentaires car ce produit est considéré comme cancérogène pour l’homme », indique ce jeudi, dans un communiqué, le ministère de la Santé. Le ministre de la Santé en « a été informé hier », précise le communiqué.
Avec le ministère des Finances, Xavier Bertrand a décidé de diligenter une enquête conjointe de l’IGAS, avec l’appui de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), pour comprendre comment un tel dysfonctionnement a pu se produire. Les conclusions devraient être rendues « au plus tard à la fin de l’année ». Le ministre indique vouloir « aller au bout de l’enquête » et en « tirer toutes les conséquences en termes de responsabilités ». L’enquête devra déterminer si les dysfonctionnements proviennent des entreprises qui commercialisent les produits ou des établissements hospitaliers qui les auraient achetés.
La réaction du ministre intervient à la suite des révélations cette semaine du « Nouvel Observateur », dans un article intitulé « Ces bébés qu’on empoisonne », selon lesquelles des entreprises qui fournissent des hôpitaux, dont les maternités de Robert-Debré, Necker-Enfants malades et de la Pitié-Salpêtrière, ont recours à ce type de procédé autorisé dans certains cas (matériel médical ne supportant pas la stérilisation à la vapeur par exemple). Selon l’hebdomadaire, le « tour de passe-passe » utilisé dans le cas des tétines et des biberons jetables consiste à « les exonérer (...) de leur réglementation spécifique en les assimilant à des outils médicaux ». Contacté par l’AFP, Michel de Gryse, responsable de l’une des entreprises citées, la société belge Beldico, a confirmé que l’oxyde d’éthylène était « partiellement » utilisé pour la stérilisation des biberons et tétines fournis aux hôpitaux. En 1994, l’oxyde d’éthylène a été classé par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) comme cancérogène pour l’homme (groupe 1).
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature