Avec une couverture vaccinale qui atteint à peine les 52 %, en « net recul » par rapport aux saisons précédentes (60 % pour la campagne 2009-2010 et 58,7 % en 2008-2009), « nous sommes bien loin de l’objectif de 75 % de population cible vaccinée fixé par l’OMS », déplore Nora Berra. « Nous sommes au niveau de la couverture vaccinale de 2006, nous avons régressé de cinq ans », martèle la secrétaire d’État, qui lance un appel à la « mobilisation » et à la « responsabilité individuelle et collective ». Les professionnels de santé sont concernés. Des études publiées dans le « Bulletin épidémiologique hebdomadaire » (27 septembre) confirment la faible couverture vaccinale observée dans cette population. « Les professionnels de santé doivent se faire vacciner non seulement pour ne pas transmettre la maladie à leurs patients mais aussi parce qu’ils ont un rôle d’exemplarité », rappelle la secrétaire d’État.
La nouvelle campagne, prévue du 29 septembre 2011 au 31 janvier 2012, s’appuie sur leur engagement, notamment celui des médecins.
« Leur rôle pivot a été renforcé », relève le Dr Catherine Bismuth (CNAMTS). La nouvelle convention médicale, signée en juillet dernier, a réaffirmé l’importance du rôle du médecin traitant en matière de prévention, notamment de vaccination antigrippale (75 % des patients âgés de 65 ans vaccinés, 75 % des patients en ALD âgés de 16 à 64 ans vaccinés). Dans le cadre de la campagne, il devra informer, sensibiliser et convaincre et « faire vacciner », résume le Dr Jean-Yves Grall, directeur général de la Santé.
Coronariens, femmes enceintes, obèses.
Cette année, de nouveaux publics sont concernés. En particulier, sont éligibles à la vaccination les patients souffrant d’une pathologie coronarienne (environ 290 000 personnes), les femmes enceintes à partir du 2e trimestre et les personnes ayant un indice de masse corporel supérieur ou égal à 30, comme l’a recommandé le Haut Conseil de la Santé publique (HCSP). Lors de l’épidémie de l’hiver dernier, 64 % des 789 cas graves hospitalisés en réanimation étaient des femmes enceintes ou des patients obèses.
Dans le nouveau dispositif, le médecin traitant devra leur proposer la vaccination prise en charge à 100 %, de même qu’à toute personne éligible qui n’aura pas été identifiée et invitée par l’Assurance-maladie. Un nouveau modèle d’imprimé de prise en charge vierge est mis à sa disposition dans l’espace pro du site de l’Assurance-maladie (www.ameli.fr).
Le rôle du médecin est prioritaire auprès des personnes à risque non vaccinées pour les inciter à entrer dans le dispositif. Celles qui n’ont pas été vaccinées au cours de ces trois dernières années et les enfants de moins de 18 ans sont invités à se rendre chez leur médecin traitant.
Comme c’est le cas depuis 2008, les personnes qui ont déjà été vaccinés peuvent se rendre directement chez le pharmacien pour retirer le vaccin et se faire vacciner par une infirmière libérale. Cet accès direct a été étendu cette année à toutes les personnes de plus de 18 ans, à l’exception des femmes enceintes. « Au total, près de 5,5 millions de personnes sont concernées », indique le Dr Bismuth.
Enfin, 200 000 professionnels libéraux de santé vont aussi bénéficier d’une prise en charge à 100 %, les médecins généralistes, les infirmiers et les sages-femmes et, cette année, les pédiatres, les pharmaciens et les masseurs-kinésithérapeutes.
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