Des Britanniques ont cherché à savoir si la perte d’un enfant pendant la première année de vie (y compris les enfants mort-nés) est associée à une mortalité accrue des parents. Leur travail a comporté deux parties :
– partie 1 : mortalité des parents (pères et mères confondus) en Écosse pendant la période 1991-2006 ;
– partie 2 : mortalité des mères en Angleterre et au Pays de Galles sur la période 1971-2006.
Les résultats sont les suivants :
– les parents écossais en deuil (n = 738) étaient deux fois plus à risque de mourir dans les quinze années suivant la perte de leur enfant ;
– les mères anglaises et galloises (n = 481) étaient quatre fois plus à risque de mourir dans les quinze ans ;
– vingt-cinq ans après la perte de l’enfant, le risque de mortalité des mères était encore de 1,5 fois plus élevé ;
– au bout de trente-cinq ans, les mères avaient un risque décès accru d’un facteur 1,2.
De quoi meurent ces parents ? Pour les auteurs, il faudrait conduire des études à grande échelle pour identifier les causes de décès et pour savoir s’il existe des facteurs de risque identifiables. Par exemple, les parents endeuillés pourraient avoir davantage tendance à se suicider. Le stress du deuil pourrait aussi avoir des effets physiologiques, par exemple induire une immunosuppression. Les parents pourraient aussi avoir tendance à boire trop d’alcool ; cela a été signalé par les parents d’enfants mort-nés ou d’enfants morts en bas âge. Cela pourrait conduire une surmortalité liée à un accident ou à une maladie liée à l’alcool. « Il est impératif que la cause des décès soit davantage étudiée pour lister les facteurs qui conduisent à une surmortalité chez les parents endeuillés. »
D’un autre côté, il se pourrait que les décès en bas âge et les mort-nés soient plus prévalents chez les personnes qui, elles-mêmes, sont sérieusement en mauvaise santé, ce qui contribuerait à une faible espérance de vie. Des travaux complémentaires sont nécessaires pour évaluer ces hypothèses.
Marii Harper et coll. « BMJ Supportive and Palliative Care » (2001) doi:101136/bmjspcare-2011-000025.
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