« L’affaire Mediator, symptôme d’un système de santé malade ». Tel est le titre de l’atelier que consacreront, samedi à 11 h 30, au sujet de la santé les militants socialistes réunis à La Rochelle pour leur université d’été. Marisol Touraine, député PS de l’Indre-et-Loire et pilote du volet « santé » du projet socialiste, devrait orchestrer les débats.
À six semaines de la primaire socialiste, ce rendez-vous sera l’occasion de connaître la façon dont chacun des candidats à l’investiture (François Hollande, Martine Aubry, Ségolène Royal, Arnaud Montebourg, Manuel Valls) s’approprie ce point précis du projet.
Ironie de l’histoire, à quelques exceptions près (comme celle du député de la Nièvre, Christian Paul, « aubryste » convaincu), les spécialistes au PS des questions de santé sont souvent… strausskhaniens. Au fil des dernières semaines, ils ont dû se choisir un nouveau camp. Marisol Touraine a rejoint l’équipe Hollande (où officie de longue date le Dr Claude Pigement, inlassable pèlerin du PS sur les questions de santé) ainsi que, plus récemment, le Dr Jean-Marie Le Guen, député de Paris et adjoint à l’Hôtel de Ville de Bertrand Delanoë (qu’il représente à l’AP-HP). Assurant au début de cette semaine qu’il se reconnaissait « dans le choix des priorités » que fait François Hollande, Jean-Marie Le Guen a insisté à l’occasion de son ralliement : « La santé doit être un des thèmes prioritaires dans la campagne tant Nicolas Sarkozy y a échoué et tant les besoins sont grands. » Pour lui, « le projet socialiste n’est pas assez ambitieux » sur ce sujet et « François Hollande (qui) a compris cet enjeu (...) veut faire de ce thème l’un des axes fort de sa campagne ».
Pour l’heure, le projet « sanitaire » socialiste s’inscrit en grande partie dans la vingt-deuxième proposition du texte adopté en avril dernier par le parti. Gros cheval de bataille : la liberté d’installation. Pour lutter contre les déserts médicaux, le PS voudrait que les jeunes médecins soient financièrement incités – voire obligés – à s’installer durant une période prédéfinie dans les secteurs déficitaires. Il veut aussi « assouplir » le numerus clausus.
Les socialistes sont par ailleurs acquis aux maisons de santé pluridisciplinaires qu’ils souhaitent créer en nombre pour assurer la permanence des soins dans les petites villes et à la campagne. En matière de rémunération, il s’agit de « sortir progressivement du primat du paiement à l’acte » pour les soins primaires. Les socialistes proclament leur intention d’encadrer strictement et de plafonner les dépassements d’honoraires.
À l’hôpital, que le PS juge bien maltraité par l’actuelle majorité, une réforme du mode de financement est prévue afin de « remédier aux effets pervers de la T2A ». La politique de prévention, en particulier contre les inégalités de santé, sera renforcée.
Actualité oblige, promesse est faite dans le projet d’améliorer « la surveillance et l’évaluation des médicaments ». Et l’organisation d’un « large débat parlementaire » est prévue, « qui précédera une grande loi santé mentale » (avec abrogation de la loi l’hospitalisation sans consentement).
Quant au financement de la Sécu, le PS le révise, notamment en fusionnant l’impôt sur le revenu et la CSG ; il soumet les revenus de l’épargne.
Sur un autre plan, la recherche occupe une place de choix dans le projet socialiste. Il y aura une « augmentation des crédits budgétaires ». Le PS se positionne spécifiquement sur la question de la recherche sur les cellules souches embryonnaires à partir d’embryons surnuméraires (il proposera à la représentation nationale « de passer d’un régime d’interdiction avec dérogations à un régime d’autorisation encadré ») et précise qu’il encouragera les travaux « sur les maladies neurodégénératives et le développement des technologies d’aide à l’autonomie ».
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature