Entre 10 et 70 % des enfants diagnostiqués avec un diabète de type 1 ont fait une entrée dans leur maladie par une acidocétose diabétique, caractérisée par la triade hyperglycémie, acidose et cétonurie. Les critères diagnostiques de l’acidocétose, selon la Société internationale du diabète de l’enfant et de l’adolescent, sont : glycémie› 11 mmol/l, pH veineux< 7,3 ou bicarbonates< 15 mmol/l, avec cétonémie et cétonurie. L’acidocétose comporte un risque de complications mettant en jeu le pronostic vital, comme l’œdème cérébral, et constitue la cause la plus fréquente de décès lié au diabète chez l’enfant. De plus, elle influence l’évolution à long terme du diabète : les enfants qui ont une acidocétose diabétique au moment du diagnostic ont un moins bon contrôle glycémique, moins de cellules bêta résiduelles fonctionnelles jusqu’à deux ans après le diagnostic et une moindre fréquence de rémission.
On ne sait pas pourquoi certains enfants présentent une acidocétose diabétique et d’autres non ; on ne sait pas non plus si l’apparition d’une acidocétose est la conséquence d’un retard diagnostic ou si elle reflète une forme particulièrement agressive de diabète. Il était donc important d’identifier les facteurs associés à l’acidocétose au moment du diagnostic d’un diabète chez l’enfant et l’adulte jeune. Dans cette optique, une équipe britannique a passé en revue 46 études incluant au total plus de 4 000 enfants de 31 pays.
Les facteurs associés à une augmentation du risque d’acidocétose au moment du diagnostic étaient : un jeune âge (moins de 2 ans, avec un odds ratio – OR – de 3,41 ; moins de 5 ans avec un OR de 1,59) ; une erreur diagnostique (OR de 3,35) ; appartenance à une minorité ethnique ; absence de sécurité sociale aux États-Unis (OR de 3,20), faible IMC ; infection récente (OR de 3,14) et retard au traitement (OR de 1,74).
Les facteurs protecteurs étaient : un parent au premier degré atteint de diabète de type 1 au moment du diagnostic (OR de 0,33), un haut niveau d’éducation parental (dans deux études : OR de 0,4 et 0,64).
La durée moyenne des symptômes était similaire chez les enfants avec et les enfants sans acidocétose (16,5 jours et 17,1 jours) et les enfants avec acidocétose avaient été vus au moins une fois par le médecin avant le diagnostic.
« De multiples facteurs influencent le risque de développer une acidocétose diabétique à l’installation d’un diabète de type 1 chez l’enfant et l’adulte jeune. Les parents et le médecin ont la possibilité d’intervenir entre les symptômes et le développement de l’acidocétose », concluent les auteurs.
Juliet Usher-Smith et coll. « BMJ » 2011 ; 343:d40692.
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