Pour 85 % des substances concernées, le risque peut en effet être écarté pour la population générale, l’exposition restant en deçà des valeurs toxicologiques de référence disponibles (VTR). Et pour les pesticides, les mesures mises en œuvre ne l’ont pas été en vain puisque plus de 95 % des substances sont à cet égard conformes à la réglementation. Par rapport à EAT1, des progrès sont observés en particulier pour les dioxines et les PCB (interdits depuis plus de quinze ans), le pourcentage de personnes exposées à un risque étant passé de 28 % en 2005 à moins de 1 % actuellement.
En revanche, une hausse des expositions est enregistrée pour le cadmium, l’aluminium, le chrome ou certaines mycotoxines, comme le déoxynivalénol (DON). Au total, le seuil toxicologique de risque peut être dépassé pour une douzaine de substances. Surtout chez les grands consommateurs de certains aliments : céréales (cadmium, plomb, aluminium, DON et dérivés), café (cuivre, arsenic inorganique et acrylamide), produits à base de soja (phyto-œstrogènes) et, dans une moindre mesure, lait chez les enfants (plomb, zinc). Ou avec des aliments à fortes teneurs : poissons gras (dioxines et PCB), thon (méhylmercure) ; dans ces cas, il convient de respecter les recommandations de consommation de poissons de l’ANSES.
Encore trop de sel.
En ce qui concerne les minéraux, les Français restent d’incorrigibles amateurs de sel et il faut poursuivre les efforts de réduction dans les produits qui en contiennent beaucoup (pain, charcuteries, fromages…). L’étude montre aussi le risque d’apports excessifs en zinc (certains enfants) et cuivre (certains adultes et enfants) ou, au contraire, insuffisants en zinc (surtout certains enfants), fer (femmes et jeunes filles), calcium (adolescents), magnésium (adultes et enfants ayant les apports les plus faibles), sélénium (personnes âgées) et cuivre (certains enfants).
Restent des incertitudes quant aux risques d’un certain nombre de substances, faute de connaissances scientifiques les concernant ou sur leurs effets cumulés. Des recherches sont nécessaires. Quoi qu’il en soit, conclut l’ANSES, les risques tant nutritionnels que chimiques peuvent être minimisés, voire écartés, par une alimentation équilibrée et diversifiée.
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