Un nouveau plan de quatre ans contre le dopage

Publié le 13/04/2011
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Crédit photo : © AFP

« Internet, la tendance croissante à l’automédication ou encore l’engouement pour les compléments alimentaires ont banalisé le recours aux adjuvants, souligne la ministre. Aujourd’hui, le dopage touche de plus en plus souvent les sportifs amateurs, et ce de plus en plus jeunes. » Chantal Jouanno estime aussi que « les discours de résignation gagnent du terrain ». Et elle souligne, autre raison de s’inquiéter, que « les réseaux traditionnellement portés sur le trafic de stupéfiants ou de médicaments ont bien compris l’intérêt lucratif du dopage » : le trafic de produits dopants pourrait rapporter de 5 à 10 fois plus qu’un trafic de stupéfiants pour un risque moindre, puisque tout se passe sur Internet.

D’où la nécessité de se remobiliser. Selon la ministre, la France est leader en Europe en matière de répression, c’est donc la prévention qu’il faut renforcer. Le plan quadriennal, qui devrait disposer d’environ 80 millions, s’articule autour de trois volets.

Le premier volet concerne le grand public, avec des actions de sensibilisation lancées lors des grandes manifestations sportives hors stades. Elles devraient être obligatoires pour les organisateurs de courses. Des actions seront également engagées avec la Fédération française d’haltérophilie, de musculation, de force athlétique et de culturisme et ses établissements affiliés et avec les clubs de remise en forme, les salles de sport et de musculation. « L’utilisation des compléments alimentaires est en effet très répandue dans ces sports et le risque de dérapage non négligeable », dit Chantal Jouanno. Le ministère s’associera aussi à la campagne de sensibilisation envisagée par le CSA lors de retransmission d’événements sportifs à la télévision.

Fédérations et clubs.

Le deuxième volet ciblera le milieu sportif, en s’appuyant sur les fédérations, la prévention du dopage devenant l’un des 10 axes obligatoires de la convention d’objectif signée entre l’État et ces dernières. Les aides accordées par le Centre national de développement du sport (CNDS) aux clubs dépendront également de leur engagement dans ce combat. Et « un accompagnement méthodologique » sera apporté aux clubs, aux entraîneurs ou encore au corps médical pour les aider à orienter leurs actions de sensibilisation. Un guide sera élaboré pour les responsables d’associations sportives.

Le troisième volet a pour ambition de renforcer la prévention des trafics de produits dopants, notamment en créant des synergies entre tous les acteurs, en réactivant les commissions régionales et en mettant en place une instance de concertation nationale. Une campagne d’affichage sera lancée avant l’été avec la MILDT (Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie).

Chantal Jouanno rappelle qu’une collaboration a été engagée avec l’industrie pharmaceutique pour identifier les futures molécules à potentialité dopante. Les conclusions de ce travail devraient entraîner un ajustement de la réglementation européenne. Sur ce sujet, la France organisera en février 2012, à la demande du Conseil de l’Europe, un symposium réunissant les acteurs de la lutte antidopage et ceux de l’industrie. Enfin, une norme AFNOR « Compléments alimentaires » devrait voir le jour au premier semestre 2012.

RENÉE CARTON

Source : lequotidiendumedecin.fr