LE RAPPORT disponible sur le site de l’InVS (www.invs.sante.fr) décrit, pour la sixième fois depuis 2002, tous les AES déclarés au médecin du travail entre le 1er janvier et le 31 décembre 2008. Au cours de cette période, la couverture nationale du réseau de surveillance s’est améliorée, avec plus de 25 % des établissements et plus de la moitié des lits d’hospitalisation.
En 2008, 16 282 AES ont été recensés, dont 65 % ont été notifiés par les personnels paramédicaux. L’incidence est de 7,4 AES pour 100 lits. Avec 434 809 lits d’hospitalisations recensés en France, le nombre total des AES qui auraient été déclarés en 2008 aux médecins du travail des établissements de santé français est estimé à 32 176, soit une baisse annuelle de plus de 9 000 en cinq ans (en 2004, incidence de 8,9 et 41 429 AES). « Cela laisse penser que des progrès importants en termes de sécurité des soins ont été consentis », soulignent les auteurs du rapport.
La grande majorité des AES (80,6 %, soit 13 128) sont des accidents percutanés, essentiellement des piqûres (70,3 %) surtout superficielles. Les AES percutanés par projections (yeux et peau lésée) représentent une proportion non négligeable (16,7 %), notamment chez les médecins, les aides-soignants/agents hospitaliers et les infirmières.
Le personnel paramédical est largement le plus concerné (60 % des AES) : les infirmier(e)s (43,2 %) avant les aides-soignants. Moins touché, le personnel médical compte pour 16,5 % des AES : internes (1 105 AES, soit 6,8 %), médecins (622 AES, 3,8 %), sages-femmes (381, 2,3 %), chirurgiens (376, 2,3 %), anesthésistes-réanimateurs (152, 0,9 %). Les élèves (infirmier, sage-femme...) arrivent en troisième position devant les étudiants et externes (médecine, dentaire, pharmacie) avec 9,5 et 2,4 % des AES.
Le mécanisme le plus souvent en cause lors de la survenue des AES percutanés est sans conteste la manipulation d’une aiguille (47 % des AES). Par rapport aux années antérieures, « la part des AES survenant lors d’une suture continue a de nouveau progressé mais de façon plus marquée, passant de 6,6 % en 2007 à 7,6 % en 2008 », relève le rapport. Les AES lors de sutures surviennent majoritairement avec des internes (1/3 des cas), des chirurgiens (13,4 %) et des médecins (13 %). Les auteurs notent qu’au total, « 48 % des accidents percutanés auraient pu être évités par la seule observance des précautions standard », notamment les 847 piqûres après recapuchonnage et les 797 du fait de la désadaptation d’une aiguille.
Vaccination contre le VHB.
Concernant la prévention et le statut vaccinal et immunitaire vis-à-vis de l’hépatite B, il est à noter que parmi les soignants, « les chirurgiens et les médecins sont ceux parmi lesquels on observe la proportion la plus élevée de non vaccinés et non immunisés ». L’âge moyen des professionnels non vaccinés non immunisés est supérieur à l’âge moyen des professionnels vaccinés.
Même si l’observance du port de gants (67,8 %) et la présence d’un collecteur à portée de main (70,9 %) s’améliorent, le rapport signale « qu’un tiers des accidentés ne portaient pas de gants » et que 29 % d’entre eux « ne disposaient pas d’un collecteur à portée de la main ». Le port de gant reste à améliorer, notamment lors de la réalisation d’injections et lors de manipulations d’une perfusion, où respectivement 50,4 % et 39,7 % d’accidentés ne portaient pas de gants.
La connaissance du statut du patient source, essentielle pour la prise en charge du soignant, demeure inconnue dans 20 % des cas. Lorsqu’il est connu, il s’agit dans 4,6 % des cas de patient positif pour le VIH. Parmi les patients sources positifs pour le VIH, 24 % ont découvert leur séropositivité à l’occasion de l’AES ; parmi ceux positif pour le VHC, 21,2 % l’ont découvert à l’occasion de l’accident. Concernant la prise en charge des soignants, le rapport souligne « l’excellente qualité du suivi réalisé par les médecins du travail ».
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