LE TRAVAIL, de longue haleine, est né de plusieurs constats. En premier lieu, même si le dosage du PSA constitue l’outil de détection universel du cancer prostatique, il manque de spécificité. La quête d’autres biomarqueurs est active. Et, parmi eux, des composés organiques volatils (COV) ont été suggérés, dont la sarcosine, indicateur d’agressivité de ces tumeurs malignes. C’est ici qu’interviennent les chiens, puisqu’ils ont déjà montré des dispositions à identifier, dans les urines, des cancers du poumon, de la vessie ou du sein… avec des fortunes diverses. L’idée de l’équipe parisienne a donc été d’identifier ces COV grâce à un animal spécifiquement préparé.
Des parcours tests ont été réalisés par le chien, en double aveugle, sur des urines de 66 patients. Tous avaient été adressés en consultation pour élévation du PSA ou un toucher rectal anormal, ils avaient subi une biopsie prostatique. Une moitié de la cohorte montrait un prélèvement positif, l’autre moitié était considérée comme indemne. Le chien effectuait plusieurs parcours. À chaque reprise, il devait renifler six flacons d’urine (5 témoins, 1 cancer) à travers une ouverture dans une boîte. Il restait 30 secondes devant chaque échantillon et était dressé à s’asseoir devant le flacon que son odorat lui indiquait comme positif.
À la fin des multiples parcours, le chien a identifié 30 des 33 échantillons positifs. Il a également jugé comme cancéreuses trois urines de témoins. Après nouvelle biopsie, l’un de ces trois patients était effectivement porteur d’une tumeur maligne.
Jean-Nicolas Cornu et coll. établissent ainsi la sensibilité et la spécificité de la méthode à 91 %.
« European Urology » 59 (2011) 197-201.
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