LA PRINCESSE MATHILDE, cousine de l’empereur Napoléon III, reçoit rue de Berri les frères Goncourt, Anatole France, Maurice Barrès, Charles Ephrussi, José Maria de Heredia et la noblesse d’empire. Proust apprécie sa « franchise, sa verdeur presque populaire ».
Marguerite de Saint-Marceaux ouvre ses portes pendant plus de cinquante ans dans la plaine Monceau. Son journal de 1894 à 1927 est le plus riche témoignage de la société de cette époque. Elle reçoit les peintres (Blanche, Boldini), les sculpteurs (Mercié, Pompon), les écrivains (Dumas fils, Sardou, d’Annunzio, Willy et Colette). Sa passion est la musique, elle est l’interprète favorite de Fauré et des concerts improvisés réunissent Debussy, Poulenc et Isadora Duncan, accompagnée au piano par Maurice Ravel.
Chez la princesse Edmond de Polignac, rue Cortemberg, c’est la musique d’avant-garde qui domine. Cette riche Américaine, héritière des machines à coudre Singer, commande des pièces à Erik Satie, Igor Stravinski et Francis Poulenc et soutient Gabriel Fauré, Maurice Ravel, les ballets russes et l’opéra de Paris. On lui doit la Fondation Singer-Polignac, toujours active aujourd’hui.
La cour aux lilas.
Madeleine Lemaire tient rue de Monceau, dans « la cour aux lilas et l’atelier des roses », un des lieux les plus fréquentés de la Belle Époque. Elle peint le matin et reçoit l’après-midi, des comédiennes, Réjane, Sarah Bernhardt, des peintres, Bonnat, Gervex, Clairin, La Gandara, des écrivains et des hommes politiques, Raymond Poincaré, Paul Deschanel ou Emile Loubet. Le tout Paris se donne rendez-vous chez elle.
Elle symbolise cette génération de femmes peintres qui, tout en fréquentant les salons, veulent faire carrière, comme Rosa Bonheur (1822-1899), peintre des animaux qui jouit d’une réputation internationale et est la première femme artiste à être décorée de la Légion d’honneur. Suivie en cela par Louise Abbéma (1853-1927), chère amie de Sarah Bernhardt, puis par Louise Breslau (1856-1927), qui étudie à l’Académie Julian et contribue régulièrement au salon annuel. Berthe Morisot (1841-1895) sera la seule artiste, avec Pissarro, présente à toutes les expositions impressionnistes.
Cette société brillante est exposée dans les salons du musée Marmottan, qui se prête à merveille à ces ambiances mondaines et brillantes.
Musée Marmottan Monet (tél. 01.44.96.50.33), www.marmottan.com, jusqu’au 6 juin.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature