AU RETOUR de son exil américain – il avait fui la France dès le début de la Deuxième Guerre mondiale –, Max Ernst s’installe dans la petite commune de Huismes (Indre-et-Loire) en 1955. Il y cherche « un peu de calme », pour reprendre le titre de l’une de ses uvres, soucieux de créer dans la solitude et l’apaisement de la Touraine, loin de l’effervescence parisienne. C’est cette partie-là de son uvre, moins connue que celle des années dadaïstes et surréalistes, que le musée des Beaux-Arts de Tours se propose d’éclairer, en rassemblant des collages, dessins, estampes, ouvrages illustrés, peintures et sculptures des années tardives.
Max Ernst reste fidèle à ses grands thèmes de prédilection, les oiseaux, Loplop (personnage fétiche de l’artiste), la nature et le cosmos. Mais il s’inspire également de son environnement direct, à la fois historique et naturel, comme en témoigne sa série sur Léonard de Vinci (mort à Amboise), ou des uvres telles que « la Chasse aux papillons en Touraine » ou « le Jardin de la France », toile qui donne son titre à l’exposition, où l’on peut admirer une Vénus dont le corps est enveloppé par les méandres de l’Indre et de la Loire.
La poésie, le conte de fées, l’allégorie, la fantaisie sont partout présents dans cette période tourangelle. Les titres des toiles et des dessins sont là pour le rappeler : « Bijoutier du ciel », « Enseigne pour une école de harengs », « Trois volcans ambulants », « Harpe éolienne », « Montagne sacrée »… Dans sa thébaïde, Max Ernst multiplie les techniques et les audaces (collages, frottage, décalques, écriture automatique, drippings, sculptures d’éléments assemblés, empreintes…), regarde la voûte céleste, rêve de métamorphoses et de romances désuètes, se souvient des années noires et accueille sur sa toile ses pensées mélancoliques et ses visions fantastiques. Son uvre est plus que jamais sensuelle et spontanée.
Musée des Beaux-Arts, tél. 02.47.05.68.73. Tlj sauf mardi, de 9 à 18 heures. Jusqu’au 18 janvier 2010.
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