AUCUNE rétrospective ne lui a été consacrée... depuis 1900 ! Il était donc juste qu’un musée parisien rendît hommage à Tiffany, l’un des plus grands créateurs de la fin du XIX e, qui révolutionna l’art du verre et, d’une manière plus générale, les arts décoratifs de son époque. Fils de Charles Lewis Tiffany, fondateur de la célèbre maison Tiffany & Co., à New York, Louis Comfort s’intéresse très jeune à l’histoire de la verrerie en Europe et aux techniques traditionnelles. Il devient dans un premier temps décorateur d’intérieur pour d’influents clients américains. Son approche est révolutionnaire pour l’époque : il souhaite intégrer le verre dans les salons et les différentes pièces des foyers, sous forme de vitraux, de lampes, de carreaux pour manteaux de cheminée, de mosaïques…
Le succès est immédiat. Aux États-Unis et en Europe, particulièrement en France (grâce au marchand d’art parisien Siegfried Bing qui contribue à la diffusion des uvres de l’artiste), on se rue sur les créations de Tiffany, dont le style raffiné et audacieux est partout admiré. Les commandes affluent de toutes parts : édifices religieux, pour lesquels il réalise de nombreux vitraux, commandes publiques et surtout de particuliers, qui s’arrachent les vases en verre Favrile aux formes organiques, délicates et sophistiquées, ainsi que les fameuses lampes aux tiges enroulées. Tiffany fait preuve d’un sens de la couleur étonnant. Ses tonalités sont chatoyantes et égaient les motifs abstraits et exotiques des objets qu’il crée, où prolifèrent éléments végétaux et ornementations somptueuses.
L’exposition regroupe quelque 160 uvres (vases, luminaires, objets, bijoux et mosaïques, dessins, aquarelles et photos d’époque), parmi lesquelles un ensemble exceptionnel de vitraux. Une entrée passionnante au cur de cet art innovant et minutieux, qui s’inscrit dans la période florissante et décisive des arts décoratifs au tournant du siècle.
Musée du Luxembourg, 19, rue de Vaugirard, 6 e, tél. 01.45.44.12.90. Tlj de 10 h 30 à 19 heures (lundi et vendredi jusqu’à 22 heures ; samedi et dimanche de 9 h 30 à 20 heures). Entrée : 11 euros (TR : 9 et 6 euros). Jusqu’au 17 janvier 2010. Catalogue, co-édition musée des Beaux-Arts de Montréal/Skira-Flammarion, 256 pages, 31 euros.
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