À Saint-Louis, en Alsace

Poliakoff ou la vibration lumineuse

Publié le 26/06/2008
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L'EXPOSITION dévoile les premiers travaux du peintre russe où la figuration domine. Poliakoff fut, à ses débuts, fortement influencé par la culture et le folklore slaves, que son pinceau à la tournure schématique s'attacha à représenter. En 1945, il fit le choix définitif de l'abstraction. Ses compositions bien connues, dans lesquelles formes et couleurs s'enchevêtrent, sont présentes dans l'exposition. Poliakoff travaillait en superposant des couches de couleur. Celle-ci avait à ses yeux sa propre autonomie. C'est elle qui créait tous les effets de matière et de profondeur dont le peintre avait besoin. Elle revêtait également la dimension d'une forme. On comprend par là-même pourquoi Poliakoff abandonna le trait qui sépare les couleurs et les détache l'une de l'autre.

Poliakoff mena parallèlement l'expérience de la peinture à l'huile et celle de la gouache. Mais il aimait particulièrement la texture mouchetée, presque maculée, de cette dernière. Plus le temps avance et plus les compositions du peintre se révèlent élaborées : les formes corpulentes prennent de plus en plus de place sur le papier ; elles s'organisent en diptyques et en polyptyques… Jusqu'à la dernière oeuvre, une « Composition inachevée » de 1969, on perçoit une intensité dans les contrastes, une dualité dans les couleurs qui sont tantôt étouffées, tantôt ardentes, une alternance de monochromies et de camaïeux, des oppositions entre les formes, saillantes ou sphériques, équilibrées ou dissymétriques. Et, toujours, le regard se réjouit de la même vibration lumineuse.

Espace d'art Fernet-Branca, 2, rue du Ballon, 68300 Saint-Louis (Haut-Rhin). Tél. 03.89.69.10.77. Jusqu'au 28 septembre.

> D. T.

Source : lequotidiendumedecin.fr: 8401