GRANDE PERCÉE dans les techniques de procréation médicale assistée, la congélation ovocytaire, grâce à une technique de congélation lente et de vitrification, offre une plus grande efficacité, avec un taux de survie de 85 % permettant d'aboutir à 40-50 % de grossesse. Cette méthode, qui a déjà permis la naissance de 200 enfants en France, présente trois indications : la préservation de la fertilité de la femme (notamment au cours de chimio- ou radiothérapie anticancéreuse), la simplification du don d'ovocytes (impérative étant donné la pénurie actuelle de donneuses et la difficulté de la synchronisation donneuse/receveuse) et la maîtrise de la fertilité, un problème important lorsqu'on sait qu'un tiers des femmes de plus de 41 ans n'ont pas choisi de ne pas avoir d'enfants et qu'un quart des femmes de plus de 41 ans sans enfants aimeraient avoir des enfants. La congélation d'ovocytes pourrait donc permettre à la femme de mieux choisir l'âge auquel elle souhaite et peut procréer.
Parmi les nouvelles techniques, le diagnostic pré-implantatoire tient une place particulière et désormais une analyse non invasive peut être réalisée au niveau de la sélection de l'embryon et des gamètes. Il est possible de travailler sur le diagnostic préconceptionnel avec analyse du premier globule polaire. Depuis le dernier décret sur le diagnostic pré-implantatoire, trois centres utilisent cette technique sur des embryons issus de fécondation in vitro, âgés de 3 jours, chez des couples risquant de transmettre une maladie incurable (mucoviscidose, dystrophie myotonique de Steinert…). à ce jour, plus de cent enfants sont nés sur le territoire français après diagnostic pré-implantatoire, qui, en France, n'est autorisé qu'en cas de risque de transmission de maladie génétique incurable. Cette technique permet également d'étudier le potentiel de développement de chaque embryon et d'implanter les embryons qui se développent le mieux, ce qui évite d'avoir recours au transfert de trois embryons, à l'origine de grossesses multiples qui sont à risque obstétrical et de grande prématurité.
Généraliser le contrôle de qualité.
Malgré ces différents progrès, «26ans après la naissance d'Amandine, la situation est très fragile et la France, avec 17% de naissance (chiffres de 2004) par ponction, est loin dans le classement mondial, déplore le Pr René Frydman . Deux raisons semblent expliquer ces résultats médiocres. L'âge des populations traitées est loin d'être optimum: 15% des femmes ont entre 40 et 44ans. Il serait également souhaitable que l'AP-HP donne des résultats centre par centre, car à ce jour se pose encore le problème de contrôle de qualité: seulements dix centres français sur cent ont ce label.»
Avec aussi M. Vekemans, G. Tachdjian, A. Bennaceur, N. Achour-Frydman et L. Foix L'Helias.
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